La bataille pour le contrôle de la section ivoirienne de l’Assemblée parlementaire francophone (APF) se poursuit. Guillaume Soro et Amadou Soumahoro, ramenés dos à dos de la 27e Assemblée régionale parlementaire qui s’est déroulée à Rabat au Maroc, s’activent, chacun de son côté, pour garder la main et faire tourner les choses en sa faveur.
Guillaume Soro – Amadou Soumahoro, un duel fratricide à l’APF
La 45e session de l’Assemblée parlementaire francophone (APF) est prévue pour se tenir du 04 au 10 juillet prochains à Abidjan. A cet effet, le camp d’Amadou Soumahoro et celui de Guillaume Soro travaillent à tirer la couverture, chacun, de son côté. C’est ainsi que le bureau mis en place par le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne vient de constituer son comité d’organisation de cette rencontre de parlementaires francophones sur les rives de la lagune Ebrié.
« Depuis le 10 avril 2019, 12 commissions opérationnelles ont été mises en place. Toutes ces commissions ont exposé leurs plans d’actions et leurs besoins en vue d’une organisation parfaite de ces assises », précise le communiqué y afférent, avant d’ajouter : « Par ailleurs un accent particulier est mis sur le volet communication afin de promouvoir l’APF en Côte d’Ivoire et dans le monde. »
A rebours, le camp de l’ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, par ailleurs Vice-président de l’APF, s’active pour un report de la rencontre d’Abidjan, eu égard aux nombreuses tensions qui la menacent.
Communiqué du camp Soro à propos de la réunion de l’APF
APF section Cote d’Ivoire/Propos liminaires de la conférence de presse du mercredi 18 Juin 2019
Tenues les 14 et 15 juin 2019 à Rabat au Maroc, les assises de la 27eme Assemblée Régionale Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) ont confirmé Monsieur Guillaume Kigbafori SORO à son poste de Premier Vice-président et Monsieur Bassatiguy FOFANA en qualité de Chargé de Mission Afrique jusqu’à la fin de leurs mandats respectifs. Ces Résultats ont été obtenus grâce au respect des textes de l’institution qui a abouti au rejet cinglant de l’ensemble des revendications rébarbatives et illégitimes d’Amadou Soumahoro.
Pour rappel, Amadou Soumahoro, après avoir débarqué à Rabat avec une liste illégale de délégués parlementaires sélectionnés en fonction de leur potentiel à créer le désordre, avait exigé l’éjection de Monsieur Guillaume Soro du poste de Premier Vice-Président de l’institution francophone. Pour cette revendication rétrograde et contraire au dispositif légal de fonctionnement de l’APF, Monsieur Amadou Soumahoro nourrissait l’opportuniste secret espoir de se faire introniser candidat à la future 45eme session prévue pour le mois de juillet.
L’un des faits, tout aussi marquants que ridicules, qui a émaillé cette 27eme session a été le croisement de deux délégations parlementaires de notre pays : une délégation exclusivement constituée de Députés membres du RHDP (coalition politique au pouvoir) conduite par le président de la l’Assemblée nationale, Monsieur Amadou Soumahoro, et l’autre composée de parlementaires issus des groupes de l’opposition avec à sa tête Monsieur Guillaume Kigbafori SORO, ancien chef du parlement et Premier Vice-président en exercice de l’APF élu depuis la session de Luxembourg en juillet 2017.
Nous Députés ivoiriens membres de la section légitime de l’APF, en exercice depuis novembre 2017, voudrions féliciter les autorités marocaines pour la qualité de l’accueil et celles de l’organisation francophone qui, en dépit de diverses pressions extérieures, de tentatives d’intimidation et surtout de corruption, ont privilégié la conformité aux textes régissant le fonctionnement des organes de l’APF.
Nous adressons de vives félicitations au Président Guillaume SORO pour son calme légendaire, sa sérénité déconcertante et sa posture d’homme d’Etat qui ont permis de sauver l’image de notre pays face au spectacle désolant et humiliant de violence exportée en terre marocaine par Monsieur Amadou Soumahoro et sa délégation.
Nous notons que le spectre de violence verbale et de brutalisation physique que la délégation d’Amadou Soumahoro a fait planer sur les travaux de Rabat reste un indicateur plausible du climat de passion qui affectera négativement la 45eme session si elle a lieu à Abidjan. Il nous revient qu’avec la complicité de personnalités bien identifiées au sein de l’APF, cette organisation envisagerait la dangereuse décision de tenir ses prochaines assises à Abidjan devant un parlement déliquescent, secoué par la tension la plus profonde de son histoire et incapable de former un Bureau pour faire fonctionner ses organes.
D’ailleurs, la mission qui séjourne en ce moment à Abidjan afin d’évaluer la situation se gardera, apparent-on, de consulter les groupes parlementaires de l’opposition. En somme, si l’APF, organisation appelée à être la vitrine de la démocratie à l’échelle de l’espace francophone, se risquait à entériner les assises d’Abidjan, ses autorités devront s’apprêter à assumer l’entière responsabilité des dérapages qu’elles susciteront dans une atmosphère délétère et de passion politique extrême.
Fait à Abidjan le 18 Juin 2019
La section ivoirienne de l’APF