Alain Lobognon entend se dresser sur le chemin d’ Alassane Ouattara qui envisage une révision de la Constitution ivoirienne avant l’élection présidentielle d’octobre 2020. Le député de Fresco (Sud de la Côte d’Ivoire) n’a pas mis de temps à réagir à cette volonté du chef de l’ État.
Alain Lobognon s’oppose à une révision constitutionnelle
« La modification de la Constitution doit être un processus qui dépend de l’opinion. Nous avons une Constitution depuis 2016. On l’a pratiquée. Il est clair qu’il y a des choses qu’il faut modifier dans la Constitution, mais ce n’est pas pour recaler des candidats. Non », déclarait Alassane Ouattara, le mardi 6 août 2019, veille de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Alain Lobognon reste convaincu qu’une révision constitutionnelle n’est point la bienvenue. Le député de Fresco a clairement déclaré qu’il votera « non » à la révision de la Constitution.
L’ancien ministre de la Promotion de la jeunesse, des Sports et Loisirs, qui s’exprimait sur les réseaux sociaux, a décrit « trois périodes de l’histoire tumultueuse des changements constitutionnels en Côte d’Ivoire ». « Les deux premières fois, j’avais dénoncé des intentions inavouées des hommes forts au pouvoir d’écarter de la course au pouvoir, un adversaire gênant. Alassane Ouattara était le choix d’une partie de la classe politique et d’une partie du Peuple, qui rêvaient d’élections justes et démocratiques en Côte d’Ivoire pour porter sur lui leurs voix. Au sein du gouvernement, l’on ne voyait pas les choses sous cet angle. Et malgré les moyens légaux utilisés pour modifier la Constitution ivoirienne, je n’avais point renoncé à incarner l’une des voix publiques qui dénonçaient une Constitution taillée sur mesure pour écarter un adversaire que l’on refusait de croiser à la régulière, par crainte de perdre le pouvoir d’Etat. Ainsi, en 1998, lorsque plusieurs articles de la Constitution de 1960 furent modifiés par une large majorité de l’Assemblée, mon parti d’alors, le RDR fut le premier à crier au tripatouillage constitutionnel », s’est souvenu Alain Lobognon.
Poursuivant, ce proche de Guillaume Soro a renchéri en déclarant qu’ « en juillet 2000, malgré un appel officiel du RDR à voter OUI au référendum constitutionnel, c’est encore au sein du RDR, que nous dénoncions le plus une Loi taillée sur mesure pour empêcher notre champion à devenir Président en Côte d’Ivoire. » Pour lui, cela constitue la seconde période.
En octobre 2016, ajoute Alain Lobognon, il s’est abstenu de soutenir le projet de Constitution de la 3e République. « J’avais relevé plusieurs points dont l’adoption prouve aujourd’hui ce recul démocratique que les défenseurs d’une modification en 2019 avaient balayé de la main. Même l’introduction d’une simple virgule fut impossible en octobre 2016 », a-t-il expliqué.
Alain Lobognon, qui entend voter « non » à toute modification de la Constitution de 2016, pense que la Côte d’Ivoire aura besoin d’une nouvelle Constitution » après la défaite électorale du RHDP en 2020″.