Le verdict du procès du putsch manqué au Burkina Faso a consacré la condamnation de plusieurs proches de Blaise Compaoré, dont les généraux Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré. Un ancien ministre burkinabè vient de publier un livre dans lequel il dit sa part de vérité.
Un ancien ministre de Blaise Compaoré: « L’insurrection est une escroquerie politique »
5 ans après la chute de Blaise Compaoré, les langues continuent de se délier au sujet de l’insurrection populaire qui a emporté l’ancien dictateur burkinabè. Même si le procès du putsch manqué a mis à nu quelques aspects de cette grave crise qu’a connue le pays des hommes intègres, les 30 et 31 octobre 2014, il n’en demeure pas moins que tout n’a pas encore été dit à propos de la chute du successeur de Thomas Sankara après 27 ans de règne.
C’est à cet exercice que s’est livré, ce week-end à l’Hôtel Ibis d’Abidjan-Plateau, René Émile Kaboré, lors de la présentation de son livre « Et si, enfin, on se disait la vérité ! ». Dans cet ouvrage divisé en trois grandes parties, l’ancien ministre burkinabè de la Jeunesse et des Sports déclare que « l’insurrection n’était qu’une vaste escroquerie politique », car selon lui, le régime de Roch Kaboré a bâti son accession au Palais du Kosyam à partir d’un tas de mensonges et de violation de la Constitution burkinabè. Poursuivant, l’auteur ajoute : « La vérité, ce n’est pas des mots, mais un fait. »
Pour mieux comprendre la situation que traverse le Burkina Faso ces derniers temps, l’ancien collaborateur de Blaise Compaoré a retracé l’histoire de son pays de 1994 à la chute de son patron. Aussi, s’interroge-t-il : « Quand vous avez plus d’un million de personnes qui fuient de chez eux, c’est ça la démocratie ?! » Puis, il clashe sévèrement le Président Kaboré et ses ministres qui ont, selon lui, « décidé de gouverner le pays dans le mensonge ».
Avec cette sortie à un an de la Présidentielle burkinabè, l’ancien ministre serait-il en train de préparer les esprits au retour au premier plan de Blaise Compaoré dans son pays, le Faso ?
Même si une réponse affirmative ne saurait être donnée à cette interrogation pour l’instant, cette éventualité n’est cependant pas à écarter eu égard à la situation qui devient de plus en plus incertaine pour Compaoré en Côte d’Ivoire où il est en exil. Rappelons à toutes fins utiles que Kaboré Émile René a aussi écopé de 30 ans de prison ferme dans le procès du putsch manqué au Burkina Faso.