Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ne sont plus en odeur de sainteté ces dernières années. Lambert Amon Tanoh, ancien compagnon d’Houphouët-Boigny indique que cette division n’a rien d’idéologique.
RHDP, quand Bédié éconduit Lambert Amon Tanoh à Daoukro
Revenu au-devant de la scène politique à la faveur d’une cérémonie d’hommage à lui rendu par la Nation, le 15 novembre dernier, Lambert Amon Tanoh a trouvé l’occasion opportune pour lever le voile sur des tractations en cours afin de réconcilier Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. La brouille entre les deux leaders politiques est en effet liée à l’alternance 2020.
Le président du PDCI réclame à son ex-allié du pouvoir un retour d’ascenseur après le soutien à l’élection et à la réélection du Président Ouattara. Ce dernier ne semble cependant pas favorable à cette « tontine politique ». Mais ce n’est que la face visible de l’iceberg. À en croire Lambert Amon Tanoh, dans une interview accordée au confrère Tembo, la division entre ces deux anciens « héritiers » de Félix Houphouët-Boigny, est loin d’être idéologique.
Le père d’Amon Tanoh Marcel, ministre des Affaires étrangères, déclare avoir mené une mission avec son équipe en vue de convaincre les Présidents Bédié et Ouattara de s’accorder sur les valeurs de l’Houphouëtisme, qui se résument selon lui en « un humanisme pétri d’Africanité ». Car, ajoute-t-il, « Houphouët-Boigny était un visionnaire, un père de famille. Il recevait beaucoup, en toute intimité. Il disait que le dialogue est l’arme des forts, car sans lui, on va à la guerre.
Ses efforts pour rapprocher les frères ennemis semblent avoir été vains. L’ancien ministre de l’Éducation nationale indique s’être rendu de nuit à Daoukro avec sa délégation pour échanger avec Bédié. « Il ne nous a pas reçus », s’est-il désolé. Et pourtant, ils avaient des « propositions à lui faire ». L’ancien compagnon d’Houphouët en tire sa conclusion. « La pomme de discorde est une question d’argent », a-t-il tranché formellement sans en dire plus.