Ibrahim Boubacar Kéita a annoncé sa volonté d’engager un dialogue direct avec les groupes jihadistes qui pullulent au Nord-Mali. Mais Iyad Ag Ghaly, l’un des chefs incontestés du Jihad au Mali pose ses conditions.
Iyad Ag Ghaly, ses conditions pour aller au dialogue avec IBK
10 février 2020, en marge du Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, Ibrahim Boubacar Kéita a accordé une interview aux confrères France 24 et RFI. Au cours de cet entretien, le président malien a fait part de son intention d’ouvrir un dialogue direct avec les chefs jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.
Aussi, IBK a nommé Dioncounda Traoré en qualité de Haut représentant pour le centre du pays afin de prendre attache avec ces chefs jihadistes afin de trouver une solution négociée et durable à la crise militaro-politique qui secoue le Mali depuis plus de huit ans. L’ex-président de la transition avait par ailleurs envoyé des émissaires dans le septentrion malien dans l’optique de signifier à ses frères ennemis qu’il était « disposé à discuter avec eux. »
Cette main tendue des autorités de Coulouba (palais présidentiel du Mali) vient en effet d’être saisie par l’un de ses chefs jihadistes. Dans un message (authentifié) publié sur un site jihadiste, Iyad Ag Ghaly a déclaré : « Nous sommes prêts à engager des négociations avec le gouvernement malien, dont le président a annoncé son souhait de négocier avec [le GSIM] afin de discuter des moyens de mettre fin au conflit sanglant entré dans sa septième année à cause de l’invasion des croisés français. »
Le leader du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) pose cependant des conditions pour ce dialogue inter-maliens. Il appelle à « la fin de l’occupation raciste et arrogante des croisés français », avant d’ajouter qu’il « ne saurait être question de négociations à l’ombre de l’occupation, avant le départ du Mali de toutes les forces françaises et de ceux qui les suivent ».
Notons qu’une importante frange de la population malienne réclame le départ des forces internationales du Mali. Le Président IBK avait également dénoncé que « que l’on ait mobilisé une coalition mondiale (Barkhane et Minusma) pour lutter contre le terrorisme, et que cette lutte n’étant pas terminée, l’on débande les forces en un lieu où cela peut rebondir encore de manière fabuleuse et fâcheuse. Cela ne semblait pas tout à fait de grande cohérence ».