Albert Toikeusse Mabri a été évincé du Gouvernement à la suite du réaménagement souhaité par Alassane Ouattara. Le Président de l’UDPCI sort ainsi par la petite porte, là où son ancien collègue Marcel Amon-Tanoh lui avait montré la voie de la dignité.
Présidentielle 2020, Mabri s’est-il tiré une balle dans le pied ?
Jeudi 12 mars 2020, Amadou Gon Coulibaly a été désigné candidat du RHDP à la Présidentielle de 2020. Marcel Amon-Tanoh, qui n’entendait pas cautionner une telle désignation du candidat du parti au pouvoir, a préféré boycotter le Conseil politique du Parti unifié.
Il rendra finalement sa démission de la tête du ministère des Affaires étrangères, une semaine plus tard, reprochant au chef de l’État et président du parti, de n’avoir pas organisé des primaires pour la désignation du candidat.
Contrairement à l’ancien chef de la diplomatie ivoirienne, Albert Mabri Toikeusse était bel et bien à ces assises du parti présidentiel. Cependant, lors de sa prise de parole, il a clairement exprimé ses réticences quant au mode de désignation d’Amadou Gon Coulibaly.
« Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense… Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite, ne reflèteront pas la réalité sur le terrain », avait-il lancé au Président Alassane Ouattara.
Après des tractations et autres négociations avec le pouvoir, Mabri finira par produire un communiqué de l’UDPCI, à la suite d’une réunion avec certains cadres de son parti, annonçant avoir pris acte de la candidature d’Amadou Gon à la prochaine présidentielle.
Mais la Direction exécutive du RHDP unifié s’était offusquée du fait que Mabri continue de tenir des réunions de son parti, qui est pourtant censé avoir fondu dans le parti présidentiel après le congrès constitutif des 25 et 26 janvier 2019.
Les carottes étaient visiblement cuites pour le Président du Conseil régional du Tonkpi, car à l’issue du rémaniement ministériel de ce mercredi 13 mai, il sera à nouveau éjecté du gouvernement, alors que son grand rival, Albert Flindé, fera son entrée triomphale après avoir entièrement épousé la cause du parti présidentiel.
Pour rappel, Albert Toikeusse Mabri avait précédemment été limogé du gouvernement en décembre 2017 après des divergences avec le Président Alassane Ouattara, liées aux élections législatives.
Cet autre revers de Mabri Toikeusse ne vient-il pas doucher ses ambitions présidentielles pour 2020 ? Attendons de voir!