L’opposition ivoirienne a organisé des marches éclatées à travers le pays pour protester contre la candidature d’Alassane Ouattara à un 3e mandat. Mais après les échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants qui ont émaillé ces marches, les opposants sont revenus à la charge pour lancer un ultimatum au chef de l’État.
L’ultimatum de l’opposition ivoirienne au président Ouattara
13 août 2020, alors que leur manifestation n’a pas été autorisée par les autorités compétentes, les militants de la société civile et de l’opposition sont descendus dans la rue, à travers la Côte d’Ivoire, pour protester contre la candidature d’Alassane Ouattara. Dans un communiqué, dont Afrique-sur7 a reçu copie, les plateformes EDS et CDRP, les partis politiques URD et LIDER indiquent que « le bilan provisoire de ces tristes événements, à ce jour, fait état d’une douzaine de morts (12), de nombreux blessés graves, de plusieurs personnes interpellées et d’importants dégâts matériels, à travers tout le pays ». Ces élections déplorent par ailleurs le convoyage de « miliciens armés de machettes et autres objets contondants à plusieurs endroits de la ville d’Abidjan et dans certaines localités de l’intérieur du pays, pour agresser des marcheurs aux mains nues ».
N’empêche que ces opposants au régime d’Abidjan ne démordent toujours pas. Dans une déclaration, ces plateformes demandent au Président de la République :
« – De se raviser et de renoncer purement et simplement à ce troisième mandat que la Constitution lui interdit;
– De respecter sa parole et ses engagements en se conformant à sa déclaration du 5 mars 2020, de ne pas être candidat pour un troisième mandat, devant le Congrès réuni à Yamoussoukro;
– De procéder à la libération de tous les prisonniers politiques, civils, militaires et de toutes les personnes interpellées au cours des manifestations de protestation;
– De créer les conditions du retour sécurisé, sur la terre de leurs ancêtres, de tous les exilés avec à leur tête le président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro, le ministre Charles Blé Goudé et le maire Noël Akossi Benjo.
– D’engager sans délai, en tenant compte du dernier arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, un dialogue franc et républicain avec l’opposition et toutes les parties prenantes en vue de l’élaboration et de l’adoption consensuelle des conditions d’élections justes, transparentes et apaisées en Côte d’Ivoire. La paix durable et la cohésion sociale dans notre chère patrie, la Côte d’Ivoire, en dépendent. »
« Le chien aboie, la caravane passe », dit l’adage. Alassane Ouattara et le RHDP, le parti présidentiel, s’activent plutôt pour assurer leur victoire dès le premier tour au soir du 31 octobre 2020.