Dans une interview accordée au journal français Paris Match, Alassane Ouattara n’a pas mâché ses mots pour parler de Guillaume Soro, son ‘’fils rebelle’’.
Alassane Ouattara – Guillaume Soro: La guerre entre le père et le fils aura lieu
« Je pense que ce jeune homme, enivré par l’argent et le pouvoir, a simplement perdu la tête ». C’est en ces mots que le président Alassane Ouattara qualifie désormais son ancien Premier ministre Guillaume Soro. En désaccord depuis la démission de Soro de la présidence de l’Assemblée nationale relativement à la mise en place du RDHP parti unifié, les deux hommes ne se sont plus parlé jusqu’au départ de l’ancien chef rebelle pour l’exil. En décembre 2019, Soro qui avait tenté de revenir en Côte d’Ivoire après de longs mois passés à l’étranger, a dû dérouter son avion vers le Ghana pour échapper à une arrestation à Abidjan.
C’est après, qu’il s’est envolé à nouveau pour l’Europe où il a trouvé refuge depuis lors et a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Mais sa candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel pour non inscription sur la liste électorale. Quoi de plus normal puisqu’il a été condamné par la justice ivoirienne par contumace à 20 de prison pour ‘’recel de détournement de deniers publics’’ dans l’affaire de l’achat de sa résidence de Marcory résidentiel à Abidjan.
Depuis le rejet de sa candidature, le ‘’jeune homme’’ est devenu encore plus incisif à l’endroit du chef de l’Etat ivoirien. « Ma candidature est ferme, irréductible et irrévocable (mais) il n’y aura pas d’élection en Côte d’Ivoire le 31 octobre prochain tant qu’Alassane Ouattara sera candidat » car « c’est clair : Ouattara a fait ses deux mandats, il ne peut en faire un troisième », a-t-il déclaré il y a quelques jours. Interrogé pour savoir s’il se considérait redevable à Guillaume Soro dont la rébellion de septembre 2002 a permis son accession au pouvoir en 2011, le président Alassane Ouattara a répondu par une pirouette salée.
« Il a le droit de faire campagne avec les arguments qu’il veut, c’est le débat démocratique. Mais je dis, moi, que c’est une insulte à ceux qui se sont battus pour que la Côte d’Ivoire en finisse avec le fléau de l’“ivoirité”. Soro a écrit un livre pour dénoncer l’“ivoirité” et accuser Bédié d’en être le promoteur; aujourd’hui, il est prêt à se rallier à lui pour me combattre. Où est la cohérence ? Je pense que ce jeune homme, enivré par l’argent et le pouvoir, a simplement perdu la tête », relève le président Ouattara.