Le mot d’ordre de désobéissance civile, lancé par l’opposition ivoirienne en riposte à la candidature du président Alassane Ouattara, à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, demeure en vigueur malgré l’appel à l’apaisement lancé par la médiation de la CEDEAO.
L’opposition ignore la CEDEAO et maintient son mot d’ordre de désobéissance civile
C’est Dr Assoa Adou, Secrétaire général du FPI, qui a donné l’information, mardi 20 octobre, lors d’une conférence de presse à Abidjan. Pour le N°2 du parti de Laurent Gbagbo, les Ivoiriens ont pour obligation de se dresser contre la candidature « anti-constitutionnelle » du président Alassane Ouattara à un troisième mandat.
«Nous avons raison d’exiger le retour du président Laurent Gbagbo, de tous les exilés et la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires. La Constitution ivoirienne, notre loi fondamentale, nous donne le droit de protester, par des moyens légaux, contre l’arbitraire et l’injustice », a déclaré l’ancien ministre des Eaux et Forêts. Assoa Adou demande l’arrêt de tout le processus électoral, le report de l’élection présidentielle et l’ouverture d’un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes.
Cette sortie du bras droit de Laurent Gbagbo, vient en réponse aux recommandations de la CEDEAO qui invitait, en début de semaine, les candidats Affi N’guessan et Henri Konan Bédié, à reconsidérer leur décision de boycott du scrutin du 31 octobre et à lever leur mot d’ordre de désobéissance civile. « Non ! Mesdames et messieurs des missions de la CEDEAO, vous ne rendez pas service à l’Afrique par vos conclusions qui ignorent les revendications légitimes de l’opposition ivoirienne à savoir : – Le respect de la Constitution, – le respect des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, – Les conditions optimales pour l’organisation des élections transparentes, démocratiques, inclusives et apaisées », a fustigé Dr Assoa Adou.
De son côté, le président Ouattara, lui, est très engagé dans sa campagne pour la présidentielle et n’entend point se plier aux désiderata de l’opposition. « Je voudrais que les gens arrêtent de rêver; il n y aura pas de changement de la CEI; il n y aura pas de changement de conseil constitutionnel; il n y aura pas de changement de la date des élections; il n y aura pas de transition. C’est le peuple de Côte d’Ivoire qui choisira à compter de maintenant», a-t-il fermement réagi le 16 octobre à l’ouverture de sa campagne électorale à Bouaké.