Guillaume Soro a dirigé la rébellion ivoirienne de 2002 qui a fragilisé le pouvoir de Laurent Gbagbo. L’ancien leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) a pris la tête de cette insurrection armée déclenchée le 19 septembre et basée à Bouaké, la deuxième plus grande ville de la Côte d’Ivoire. Près de vingt ans après, l’ex-chef rebelle regrette d’avoir dirigé la rébellion, confie un proche du député de Ferké.
Quand Guillaume Soro frappait le pouvoir de Gbagbo
Laurent Gbagbo a accédé au pouvoir le 26 octobre 2000 après avoir battu le général Robert Guéi qui avait renversé Henri Konan Bédié le 24 décembre 1999. Le chef de file du Front populaire ivoirien (FPI) était récompensé, après de longues années de lutte en tant qu’opposant politique. Mais deux ans seulement après son accession à la tête du pays, le nouveau président de la République est frappé par une tentative de coup d’État qui se mue très rapidement en rébellion armée, dirigée par un certain Guillaume Soro.
Ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), à seulement 30 ans, celui que l’on surnomme « Bogota » s’impose sur la scène politique ivoirienne en dirigeant le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI). Plus tard, ce mouvement prend le nom Forces nouvelles suite aux négociations de Linas-Marcoussis.
Guillaume Soro partage le pouvoir avec Laurent Gbagbo. Il occupe d’abord le poste de ministre de la Communication puis ministre de la Reconstruction et de la Réinsertion. Le 26 mars 2007, après l’accord politique de Ouagadougou, le patron de la rébellion prend la tête du gouvernement en qualité de Premier ministre. Il prend fonction le 4 avril.
Guillaume Soro regrette « amèrement » d’avoir dirigé la rébellion
Cela fait dix-huit ans que Guillaume Soro a conduit la rébellion ivoirienne contre Laurent Gbagbo. L’ancien patron du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire a organisé l’élection présidentielle de 2010 qui a vu la victoire d’Alassane Ouattara. Mais le scrutin présidentiel a été marqué par une violente crise postélectorale avec à la clé 3 000 morts. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se disputaient le fauteuil présidentiel. Guillaume Soro a soutenu l’ancien directeur général adjoint du FMI (Fonds monétaire international).
Mais aujourd’hui, Guillaume Soro et l’actuel président ivoirien se livrent une guerre ouverte. Alassane Ouattara traque son ancien Premier ministre, retranché en Europe depuis le 23 décembre 2019. Selon El Hadj Mamadou Traoré, un cadre de GPS (Générations et peuples solidaires), le mouvement politique fondé par le député de Ferké, Guillaume Soro regrette « amèrement » la rébellion ivoirienne.
« Je voudrais insister sur un fait. Que tous ceux qui comptent sur Guillaume Soro pour faire un coup d’État se ravisent. Il ne le fera pas pour leur faire plaisir et subir leurs critiques et insultes dès que le gourou du Restaurant tombera. Il a suffisamment retenu la leçon avec nos amis du Restaurant dont la rébellion qu’il a menée leur a permis de faire tomber Laurent Gbagbo et leur a permis d’accéder au pouvoir. Chose qu’il regrette amèrement aujourd’hui. Ce sont ces derniers qui le traitent aujourd’hui sur les faits de la rébellion », a écrit ce soroiste sur sa page Facebook.