En République démocratique du Congo (RDC), plusieurs organisations de la société civile congolaise sont très remontées contre la grâce présidentielle accordée à deux chefs d’entreprise condamnés dans le cadre du procès des 100 jours.
Procès des 100 jours: La société civile congolaise s’insurge contre les libérations de Benjamin Wenga et Modeste Makabuza
C’est la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) qui a donné de la voix, dans une déclaration relayée par la presse congolaise. L’organisation est montée au créneau pour dénoncer ce lundi, la grâce présidentielle accordée aux sieurs Benjamin Wenga et Modeste Makabuza, deux chefs d’entreprise condamnés dans le cadre du procès dit des 100 jours.
« (…) La NSCC note que cette triste nouvelle risque de décourager les bonnes volontés, l’élan de changement et l’ancrage des valeurs d’un État des droits. Ce coup dur porté à la lutte contre l’impunité, la corruption, le pillage et le détournement des deniers publics, ne devra pas rester impuni », s’est insurgé Jonas Tshiombela, coordonnateur national de NSCC.
Il appelle à une mobilisation générale de toute la société civile congolaise en vue du retour en prison de ces deux ex-prisonniers. « La NSCC appelle à la mobilisation générale de toutes les organisations de la société civile en vue d’obtenir le retour en prison de ces deux chefs d’entreprise et la démission du vice-ministre de la Justice », a-t-il déclaré ce lundi.
Il a par ailleurs annoncé que la société civile congolaise envisage dès mardi 12 janvier 2021, saisir officiellement Félix Tschisekedi, le chef de l’ État congolais «sur cette triste et révoltante question avant de descendre dans la rue ». Benjamin Wenga et Modeste Makabuza, respectivement Directeur général de l’Office des voiries et drainage (OVD) et Directeur général de la Société congolaise de construction (SOCOC), étaient condamnés respectivement à 3 ans et une année de travaux forcés au premier degré.
Ils ont vu leurs peines s’alourdir en appel à 5 ans pour le DG de l’OVD et 2 ans pour son collègue de la SOCOC. Avec Vital Kamérhé, l’ex-directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, ils étaient accusés par le parquet général près le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, de « détournement de deniers publics, blanchiment et corruption » dans le cadre d’une affaire d’achat de maisons préfabriquées inscrites dans le programme des 100 jours du Président congolais, au pouvoir depuis janvier 2019.