Laurent Gbagbo a annoncé son départ définitif et irréversible du Front populaire ivoirien (FPI) et la création d’un nouveau parti politique, avec le même contenu. Mais cette décision est non sans risque pour l’ancien Président ivoirien, qui rentre au pays après dix années d’absence, du territoire et des réalités ivoiriennes.
Quel avenir pour le nouveau parti politique de Laurent Gbagbo ?
Au Comité central extraordinaire du lundi 9 août 2021, Laurent Gbagbo a fait le choix de lâcher prise dans le bras de fer avec son ancien Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, dans la bataille de leadership au Front populaire ivoirien (FPI).
L’ancien chef d’État ivoirien ne renonce, pour autant pas, quant à relever d’autres challenges politiques. Du haut de la tribune du Palais de la culture d’Abidjan, le fondateur du FPI a annoncé solennellement la création d’un nouvel instrument politique «avec le même contenu ».
La création de ce nouveau parti comporte tout de même quelques risques pour l’opposant historique à Félix Houphouët Boigny, qui vient de souffler sa 76e bougie, le 31 mai 2021, avec dix années passées dans un marathon judiciaire à la Cour pénale internationale (CPI).
Le Woody de Mama est en effet à un carrefour de sa vie politique. Abandonner le FPI qu’il a fondé, dont la marque est collée à son image comme chaussures à ses pieds, et créer un nouveau parti, dont l’avenir est encore incertain, dans une Côte d’Ivoire, où les jeunes de la nouvelle génération se bousculent au portillon pour succéder à la vieille classe politique, il est évident que Gbagbo Laurent court le risque, soit de perdre sa notoriété politique, soit donner une nouvelle dynamique à ses partisans.
Une autre équation, et non des moindres, à résoudre, c’est bien la situation de Simone Ehivet Gbagbo au sein de cette nouvelle formation politique. En instance de divorce avec l’ancienne Première Dame, le Président Gbagbo n’a pas manqué de la citer à maintes reprises durant son allocution. Est-ce pour autant dire que sa place est d’ores et déjà réservée dans ce nouveau parti annoncé ?
Rien n’est pour l’instant assuré. Force est cependant de constater que Mme Simone Gbagbo, membre fondateur du FPI, est très populaire auprès d’une bonne frange des GOR (Gbagbo ou rien). Elle pourrait, à ce titre, avoir une place de choix. « Il n’y a pas de raison que Simone Gbagbo et ses proches ne soient pas associés », confie un proche à RFI.
Outre la bataille politique contre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo devra également affronter le Front populaire ivoirien, un parti né de ses mains dans la clandestinité, en 1982, et qui est dirigé par son ancien Premier ministre et désormais rival, Pascal Affi N’Guessan.
Trop d’équations à résoudre à la fois pour Laurent Koudou Gbagbo, qui n’est pourtant plus dans la fraîcheur de l’âge.