Alpha Condé a été déposé par un coup d’État militaire, dimanche 5 septembre 2021. Pour Guillaume Soro, cette éviction du président guinéen devrait servir de leçon à ceux qui croient encore que le pouvoir est éternel.
Guillaume Soro : « Le pouvoir est éphémère »
Une mutinerie qui a éclaté au petit matin du dimanche 5 septembre 2021 a finalement eu raison d’Alpha Condé. Le Colonel Mamady Doumbouya, commandant des Forces spéciales, et ses hommes ont mis aux arrêts le chef d’État, avant de passer sur les antennes de la RTG, la Radiodiffusion télévision guinéenne, pour annoncer la chute du pouvoir Condé, ainsi que la dissolution des institutions de la République.
Le président guinéen entamait en effet un troisième mandat fort contesté par l’opposition et une bonne frange de la population guinéenne. De nombreux manifestants contre ce mandat supplémentaire avaient alors été jetés en prison, et d’autres contraints à l’exil.
Comparaison n’est certes pas raison, mais de la Guinée en Côte d’Ivoire, il n’y a qu’un pas. Guillaume Soro a donc saisi la balle au bond pour s’inviter dans le coup de force de Conakry, tout en prodiguant des conseils qui devraient logiquement s’entendre à Abidjan.
Comme à son habitude, l’ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne a utilisé le canal des réseaux sociaux pour s’exprimer sur ce putsch perpétré dans la Guinée voisine. « Quand tu as un poste, ne prends pas la grosse tête », a prodigué comme conseil, l’ancien chef rebelle, avant d’ajouter : « Le pouvoir, ce n’est rien du tout. » Tirant toutes les conséquences de ce coup de force, l’ancien chef du Parlement ivoirien, qui a été contraint de « quitter le tabouret » à la suite de son refus d’adhérer au RHDP, parti d’Alassane Ouattara, a martelé : « Le pouvoir est éphémère. »
À noter que Soro Kigbafori Guillaume vit en exil depuis son retour manqué en Côte d’Ivoire, le 23 décembre 2021. L’ancien Député de Ferkessédougou est par ailleurs sous le coup d’une double condamnation : 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics », et la prison à vie pour « Tentative d’atteinte à la sureté de l’État ».
Les dissensions entre le président Ouattara et son ancien Premier ministre semblent se renforcer au fil des mois. Quoique des tractations soient en cours pour réconcilier les deux leaders politiques.