Koudou Zebless repose à jamais à Ziplignan Bodia. Décédé le 26 juillet 2021, l’artiste tradi moderne Bethé, de son vrai nom Koudou Gbalou Nestor, roi de la danse Pagnora, a été inhumé dans son village natal le samedi 16 octobre dans la région du Gôh.
Koudou Zebless : Ziplignalais(es) rendent un dernier hommage au maître-créateur du Pagnora
Famille biologique, amis, connaissances et la grande famille de la musique ivoirienne ont tenu à rendre un hommage mérité à Koudou Gbalou Nestor alias Koudou Zebless, lors d’une grande veillée funèbre organisée dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 octobre 2021 à Ziplignan Bodia, village dont est originaire l’illustre disparu.
Importante mémoire de la musique tradi-moderne d’inspiration populaire des années 2000 à l’instar de John Yalley devenu John Kiffy, ou encore Luckson Padaud, le maitre Koudou Zebless a régné pendant deux décennies sur l’échiquier musical ivoirien et Bethé en particulier, jusqu’à l’avènement de la nouvelle génération.
Une symphonie inachevée
De Lakota à Gagnoa, en passant par Guiberoua, Daloa, Issia ou encore Ouragahio, le concepteur de Pagnora aura influencé toute une génération de jeunes et de vieillards avant d’être victime de la grande faucheuse le 26 juillet dernier.
Date à laquelle, à en croire les propos de son manager, ce bagnon d’artiste débordant d’énergie, est mort d’une crise respiratoire au CHU de Cocody à Abidjan, alors qu’il avait quitté la France plus tôt pour venir relancer sa carrière musicale en Côte d’Ivoire.
Une triste nouvelle qui plonge à nouveau la musique ivoirienne dans le deuil. Plusieurs artistes ivoiriens ont réagi après le décès de Koudou Zebless, notamment le groupe Tout notre talent ou encore TNT.
» N’attendons pas la mort pour se rappeler qu’ils sont des GOAT de la musique de chez nous. Adieu Koudou Zebless… », ont écrit les talentueux chanteurs sur leur page Facebook. Augustin Kuyo, un journaliste ivoirien qui était très proche de l’artiste, lui a rendu un vibrant hommage via un message posté sur son compte Facebook.
» Gnian-yowli, c’est comme ça qu’on s’appelait, un jour j’apprends que tu es à Abidjan. Sans que je n’en sache les vraies raisons. Je t’ai reçu à mon bureau. Tu m’as dit que tu pensais avoir perdu près de quinze ans de ta vie d’artiste en France. Tu avais donc décidé de relancer ta carrière à partir d’Abidjan. Et la France ? « ça ne m’intéresse plus », avais-tu répondu… », a-t-il écrit.
Puis d’ajouter: » Gnian-yowli , c’est donc le vrai retour du Maître de Pagnora qu’on attend. Pas cette dérobade ! Pas cette fuite en avant ! Gnian-yowli, tu vas où même ? Tu es parti de la France sans un au revoir à tes enfants… Tu pars de la terre de tes ancêtres sans nous dire un mot. C’est donc pour ça que tu as précipitamment quitté la France ? Or donc, ce n’était pas pour relancer ta carrière ! Or donc il fallait que tu restes en France ! Les Blancs au moins, ils ont les moyens de prendre en charge médicalement même les plus démunis. Tu es venu te jeter dans notre merde où on meurt même pour un comprimé. Gnian-yowli, tu nous as trompés hein ! Tu nous as bien eus ! Sache que je ne suis pas content de toi ! Pars quand même en paix !Adieu Gnian-yowli », a témoigné Augustin Kuyo.