Des Suspicions de fraudes concernant la révision des listes électorales, persistent. Dans la commune du Plateau, le quartier d’affaires d’Abidjan, un fait inhabituel est déplorer. Des personnes sont en effet soupçonnées de contraindre des étudiants d’une grande école à s’inscrire sur des listes en dehors de leur commune de résidence et ce, avec la complicité de certains responsables de cet établissement.
Révision de la liste électorale: Des choses bizarres se passent dans une école au Plateau
« Je voudrais faire remarquer que le groupe école Cefiat qui compte 2 centre d’enrolement sur la liste électorale en son sein, fait enrôler tous ses étudiants nouveaux majeurs si je ne m’abuse pour la mairie. Et ce centre est quasi livré à la merci de la fondatrice qui selon les ouïes dire a donné des instructions dans ce sens alors qu’elle est l’école qui regorge du plus grand nombre d’élèves affectés par l’état dans la commune », accuse un responsable local du Rhdp.
Puis d’enfoncer le clou : « On oblige des étudiants à s’inscrire dans le lieu en échange de billets de banque. C’est immoral. C’est une forme de maltraitance. Au Plateau, il y a plus d’électeurs que d’habitants. Et ça, ça fausse le jeu démocratique local, puisque ce sont des gens qui n’ont aucun intérêt dans une localité qui viendront juste voter moyennant quelque chose pour un candidat dont ils ne vont pas subir la gouvernance», estime T.J.
Cette pratique, si elle est avérée, peut sérieusement nuire à la sincérité de l’élection municipale prévue pour le dernier trimestre de l’année 2023. Un cadre du parti présidentiel, électeur dans la commune du Plateau, joint par téléphone, plaide pour une transparence électorale. Il a fait remarquer que son parti n’hésitera pas à saisir la commission électorale indépendante.
Joint par téléphone pour avoir la réaction d’un responsable de l’établissement, le Secrétariat du groupe école Cefiat, au bout du fil, s’est montré peu coopérant. Toutefois, une autre source indique que la fondatrice n’est pas informée de la situation. Ce seraient certains de ses collaborateurs qui s’y adonneraient à son insu.
Quoi qu’il en soit, la réaction du président de la CEI, le magistrat Coulibaly-Kuibiert, est sans ambages: « Si vous ne résidez pas quelque part, ne venez pas vous faire enrôler dans le lieu où vous ne résidez pas. Alors la loi dit quoi, la loi dit ceci, le citoyen qui vient s’inscrire pour la première fois sur la liste électorale, peut s’inscrire où il veut, à condition d’y avoir son domicile, à défaut sa résidence, à défaut, s’il est à l’étranger son lieu où il se fait immatriculer et s’il est sur le territoire national son lieu où il paie ses impôts ».