Les autorités du Burkina Faso ont annoncé la suspension de la chaine de télévision France 24. L’information a été livrée dans un communiqué portant la signature de Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le porte-parole du gouvernement burkinabè.
Burkina Faso : Pourquoi le gouvernement suspend France 24
Le gouvernement du Burkina Faso n’a pas du tout apprécié l’interview du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), diffusée il y a deux semaines sur les antennes de France 24. Les autorités burkinabè, qui ne contestent pas la liberté des choix éditoriaux du média français, s’interrogent sur « l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France 24 ».
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement « se désole de voir que le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier des largesses éditoriales de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaine ».
Selon les autorités du Burkina Faso, il est clair qu’en ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, « France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes », mais la chaine de télévision « offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso ».
On apprend que le gouvernement burkinabè a « décidé en toute responsabilité et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation de la suspension sine die de la diffusion de France 24 sur l’ensemble du territoire national ».
En février 2023, le Conseil supérieur de la communication avait officiellement mis en demeure la chaine de télévision française. Elle était accusée d’avoir attribué injustement le terme de » rebelles islamiques » au gouvernement du Faso.