La Côte d’Ivoire a décidé de réajuster sa politique nationale d’appui à la jeunesse en renforçant sa législation autour des programmes d’ insertion socio-professionnelle des jeunes.
Fonds jeunesse, Entrepreneuriat, insertion des jeunes, de nouvelles règles intaurées par la Côte d’Ivoire
Après l’adoption de la loi sur le Service civique, la Côte d’Ivoire se dote d’une loi d’orientation relative à la jeunesse.
Le texte adopté à l’Assemblée nationale ivoirienne le 15 mai, comporte 29 articles présentant les principes généraux, les droits et devoirs des jeunes, les domaines d’intervention ainsi qu’une clause impact jeunes permettant de mesurer l’impact des politiques publiques sur la jeunesse.
Pour le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, il tire son fondement la Constitution, la Charte Africaine de la jeunesse ratifiée par la Côte d’Ivoire le 10 septembre 2009.
« Le présent projet de loi apporte une réponse institutionnelle et légale au développement et à l’autonomisation de la jeunesse en Côte d’Ivoire. Il consacre non seulement les bonnes pratiques en usage, mais encore, renforce le cadre réglementaire et législatif par la prise en compte du contexte socio-économique et de l’environnement politique. Ainsi, il apporte plusieurs innovations susceptibles d’assurer la promotion, l’autonomisation et l’insertion socio-économique des jeunes », a ajouté M. Touré.
Le pays décide ainsi, à travers ce nouveau dispositif, de rompre avec l’échec de plusieurs programmes d’aide allouée aux jeunes ces trente dernières années et de mieux relever les défis de l’emploi de cette jeunesse. Avec pour objectif de replacer les jeunes au cœur de l’action publique.
Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, s’adressant le mardi 26 avril 2023 au Parlement réuni en Congrès à Abidjan, a annoncé qu’«1 milliard de FCFA est consacré par jour aux jeunes » en 2023.
“N’ayant pas accès à l’emploi et exclus du crédit pour financer des activités génératrices de revenus, les jeunes sont très souvent livrés à eux mêmes. Au demeurant, ces jeunes sans emploi apparaissent comme une véritable menace pour la paix et la sécurité.
Cette situation appelle des mesures urgentes pour répondre à la nécessité de doter les jeunes de moyens leur permettant de valoriser leur potentiel entrepreneurial par la création et la gestion de micros entreprises”, soutient le sociologue, Nouho Touré.
Pour l’année 2023, consacrée à la jeunesse par le président ivoirien, plus de 360 milliards de francs CFA seront investis pour l’insertion de plus de 600 000 jeunes, au titre de plusieurs programmes.
Pour le sociologue, les bénéficiaires du projet devront être “ des jeunes (hommes et femmes) âgés de 18 à 35 ans, sachant lire et écrire, motivés et ayant des idées d’entreprises”.
“Il faut de la rigueur dans la gestion des fonds. Plus rien ne sera comme avant où on donnait des millions aux gens par affinité. Si tu prends un prêt, tu dois rembourser”, fais savoir Touré.
Qui est considéré comme jeune en Côte d’Ivoire
Le projet de loi d’orientation relatif à la Jeunesse constitue une étape majeure dans ce processus.
“La multiplicité des activités, l’éparpillement des moyens et l’instabilité de l’ancrage institutionnel ont considérablement fragilisé toutes les politiques envisagées et/ou mises en œuvre en faveur des jeunes”, reconnait le Ministre Mamadou Touré.
Les Politiques Nationales de la Jeunesse (PNJ) 2016-2020 et les « Etats Généraux de la Jeunesse » tenus du 09 au 11 janvier 2019, ont réaffirmé la nécessité d’une réforme juridique et institutionnelle pour améliorer l’efficacité et amplifier les performances des politiques et stratégies de promotion de promotion et d’emploi des jeunes.
Enfin, la loi d’orientation stipule dans ses dispositions générales que le “jeune” en Côte d’Ivoire est la “personne âgée de 15 à 35 ans”.