Recherchés depuis plus de 10 ans par la CIA. Ayman al-Zawahiri, le chef d’al-Qaïda impliqué dans les attentats meurtriers au Kenya et en Tanzanie, a été éliminé ce week-end par une frappe de drone américain dans un appartement de Kaboul.
Attentats: Première apparition d’ampleur d’ Al-Qaïda, avant le 11 septembre
Il y a 24 ans, deux attentats simultanés à la voiture piégée ont frappé les ambassades américaines de Nairobi et Dar es Salam, faisant au moins 224 victimes et 4 000 blessés. Ce fut la première apparition d’ampleur d’ Al-Qaïda, avant le 11 septembre.
Al-Zawahiri était un nom presque aussi connu que Ben Laden, peut-être plus encore sur le continent africain. Car ce chirurgien égyptien avait lancé toutes ses franchises à travers le monde et l’Afrique. L’une des plus importantes d’entre elles étant Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique.
En 2002 déjà, il posait les premiers jalons de la stratégie africaine d’al-Qaïda. L’organisation avait quatre ans auparavant perpétré de premiers attentats sur le continent, visant les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie. Mais ce n’est qu’en janvier 2007 qu’al-Qaïda au Maghreb islamique voit le jour.
Aqmi prend la suite d’un mouvement algérien, le GSPC, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat. L’entente est scellée par Ayman al-Zawahiri et Abdelmalek Droukdel.
Ce dernier, figure du jihadisme algérien, va alors développer Aqmi en étendant son influence au Sahel. S’affranchit-il parfois de la tutelle d’al-Qaïda central ?
Le Kenya et la Tanzanie frappés
La matinée est déjà bien avancée à Nairobi, le 7 août 1998, lorsque deux hommes en sueur se présentent, au volant d’un camion Toyota, à l’entrée du parking souterrain de l’ambassade américaine au Kenya. Face au refus du garde d’ouvrir la barrière, l’un des hommes ouvre le feu, et lance une grenade étourdissante. Le bruit des détonations interpelle les salariés de l’ambassade et des immeubles voisins. Quelques secondes plus tard, les 900 kgs d’explosif installés à l’arrière du camion sont activés. Les vitres de l’ambassade sont soufflées, certains bureaux sont dévastés, et un immeuble voisin est complètement détruit. Au moins 213 personnes, dont douze américains, sont tuées, et plus de 4 000 autres sont blessés, souvent mutilées.
Quelques minutes plus tard, un camion frigorifique transformé en bombe roulante explose dans le périmètre de l’ambassade américaine de Dar es Salam, en Tanzanie, faisant au moins 11 morts, tous des passants tanzaniens, et 85 blessés. Les deux attaques, coordonnées, sont revendiquées par une cellule locale d’Al-Qaïda, une oraganisation alors méconnue du grand public, qui a juré de frapper les intérêts américains partout dans le monde, et dirigée par celui qui allait devenir l’ennemi numéro un aux États-Unis : Oussama Ben Laden.