La crise qui se déroule en Ukraine, nous donne de voir des situations insolites, surréalistes, à la limite bizarres et qui, parfois défient tout entendement. La Russie qui a entrepris une opération militaire spéciale en Ukraine, fait l’objet de sanctions tous azimuts par les Etats-Unis et leurs alliés européens.
On ne peut pas vouloir aider l’ Ukraine à gagner la guerre, tout en se présentant comme un faiseur de paix
L’Union Européenne est aujourd’hui à son sixième paquet de sanctions. Tout y passe. – Les banques russes sont éjectées du système bancaire Swift – Les avoirs russes issus de la vente de son gaz et de son pétrole, logés dans les banques européennes et américaines sont gelés. En plus la Russie ne peut utiliser ses devises en dollar et en euro. – Les navires russes ne peuvent accoster dans les ports des occidentaux, ses avions sont également interdits de survol des espaces aériens de ces pays –
De grandes entreprises occidentales ont dû, à leur corps défendant pour certains, quitter la Russie. – Le pétrole et le gaz russe sont également dans le viseur de ces sanctions, mais la vague d’hésitation qui étreint ici certains pays européens, est à la dimension de la grave récession économique qui les attend au cas où ces sanctions étaient effectives. La liste des sanctions est longue et pas encore exhaustive. Pour les occidentaux, il s’agit dans un délai bref, d’asphyxier la Russie, au point de lui faire passer toute envie de continuer son opération militaire spéciale en Ukraine.
M. Bruno Lemaire, le ministre français de l’Economie et des Finances, ne dira pas le contraire, lui qui déclara : « …Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie et à Vladmir Poutine…Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe…Le peuple russe en paiera aussi le prix…C’est une affaire de semaine… ». Nonobstant ces sanctions et ces velléités de faire mal à la Russie, le pétrole et le gaz russes continuent de couler à flot en direction des pays de l’Union Européenne et des Etats-Unis.
Comment peut-on être facilitateur dans une crise, alors qu’on fournit des armes?
Mais la Russie interdite d’accès à ses revenus libellés en euro et en dollar, et logés dans les banques occidentales, du fait des sanctions, a pris la décision de ne vendre ses ressources qu’à ceux qui voudront payer en rouble, sa propre monnaie. Cette décision a entrainé une hystérie chez les européens, qui montant sur leurs grands chevaux, dénoncent une violation du contrat qui les lie à la Russie. Bizarre ! Certes le contrat signé indique que les monnaies des transactions sont le dollar ou l’euro, mais indique-t-il qu’après avoir payé les sommes dues, celles-ci doivent être gelées ?
La Russie doit-elle livrer ses ressources à titre gracieux, sans entrer en possession de ce qui lui revient, au bon vouloir de ses clients ? Vous avez dit bizarre ? Bizarre est la position des européens dans ce cas précis, mais incompréhensibles, sont également leurs lamentations ! La liste de ces « bizarreries » n’est pas exhaustive. On perçoit difficilement la ligne de conduite et l’attitude du président français dans cette crise. Autant il est très actif dans la prise de sanctions et de leur application à la Russie, autant il se débat comme un beau diable, pour apparaître comme un médiateur et un facilitateur crédible dans cette crise.
Comment peut-on être facilitateur dans une crise, alors qu’on fournit des armes, dont le fameux canon César à l’Ukraine ? Vladmir Poutine peut-il se fier à un tel médiateur ? Rien n’est moins sûr. Quid du président turc Recep Tayyip Erdogan qui fournit également des drones Bayraktar à l’Ukraine ? On ne peut pas vouloir aider l’Ukraine à gagner la guerre, tout en se présentant comme un faiseur de paix. C’est deux « combinaisons » qui ne marchent pas, et c’est encore…bizarre !
Espérons que le plaidoyer entrepris par M. Macky Sall, auprès du président Poutine, donnera des résultats probants !
Cerise sur le gâteau, les occidentaux accusent la Russie de conduire le monde entier à une famine certaine, du fait que le blé, aliment de base dans de nombreux pays, ne peut sortir des ports ukrainiens à cause du blocus russe. Pour la Russie, l’équation est simple à résoudre : les occidentaux lèvent toutes les sanctions prises à son encontre, et le blé, dont elle et l’Ukraine sont de grands pays producteurs, pourra voguer sur les océans et prendre la direction de tous les ports du monde entier.
A cette proposition, les occidentaux crient encore au scandale, clament l’impossibilité de la levée des sanctions, et accusent la Russie de faire un chantage de « la faim ». C’est à y perdre son latin ! Espérons seulement que le plaidoyer entrepris par le président en exercice de l’Union Africaine, M. Macky Sall, auprès du président Poutine, donnera des résultats probants ! En attendant, les occidentaux se doivent de méditer cette sagesse africaine : « Si tu te moques du tronc de bananier en t’asseyant dessus, il se moque de toi, en te mouillant le derrière ». Ainsi va le monde. Mais arrive le jour où, l’ivraie sera séparée du vrai.