Alors que Kinshasa pleure encore ses morts après les inondations de la semaine dernière, les autorités congolaises craignent une épidémie de choléra dans la région. Médecins sans frontières (MSF), en collaboration avec le ministère de la Santé a déjà construit un centre de traitement de la maladie au Camp Luka.
L’inondation de Kinshasa a augmenté le risque de contamination de la maladie
Chaque année, les intempéries causent de nombreuses pertes en vies humaines en République démocratique du Congo (RDC). Dans la nuit du 3 au 4 janvier, de fortes pluies ont créé une inondation à Kinshasa, provoquant la mort de dizaines de personnes. Au total, 44 personnes ont perdu la vie dans ce drame.
Les victimes comptées en majorité dans les communes de Limete, Ngaliema, Bandalungwa et Mont Ngafula vivaient dans des conditions humanitaires difficiles. Le président Joseph Kabila, vu l’ampleur des dégâts, a décrété un deuil national lundi et mardi, en hommage aux disparus.
À noter que Kinshasa vivait sous la menace d’une épidémie de choléra avant ces événements tragiques. Début novembre, 220 cas et 23 décès avaient été répertoriés par Médecins sans frontières. Ces inondations ont augmenté le risque de contamination puisque le choléra est une infection intestinale qui se transmet par les eaux sales et provoque des diarrhées qui peuvent être mortelles en l’absence de traitement.
De nombreux quartiers portent encore les stigmates de la tragédie. Des ustensiles, des vêtements et des excréments trempent encore dans les eaux stagnantes, boueuses et verdâtres. Les jeunes Kinois creusent des sillons pour canaliser les eaux usées, et ce, parfois à mains nues. Toute cette situation favorise la prolifération de la maladie dans la ville.« Avec l’épidémie de choléra, ces excréments en suspension peuvent être la source d’une plus grande contamination », a indiqué Julio Iponge, un infirmier d’une cinquantaine d’années.