Entre les avocats de Laurent Gbagbo et ceux de l’Etat de Côte d’Ivoire, la bataille fait rage autour de la levée des conditions liées à la libération de l’ancien chef d’Etat ivoirien devant la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI).
CPI: Bataille rangée entre l’Etat de Côte d’Ivoire et les avocats de Laurent Gbagbo
Par voie de requêtes interposées, l’Etat ivoirien et les avocats de Laurent Gbagbo se livrent une bataille acharnée autour de la levée ou non des conditions assorties à la liberté surveillée accordée à l’ancien président ivoirien le 1er février 2019.
En réponse à la demande de Me Emmanuel Altit, formulée le 8 octobre 2019, les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire, Me Jean Pierre Mignard et Jean Paul Benoît, ont exprimé aux juges de la chambre d’appel de la CPI, le 25 octobre 2019, leur opposition à une liberté définitive de l’ex-pensionnaire de la prison de Scheveningen à la Haye.
Les avocats français du président Alassane Ouattara souhaitent également présenter aux juges des observations écrites sur la requête déposée par la défense de Laurent Gbagbo visant à la remise en liberté sans condition de celui-ci. Précisant que cette requête n’a aucun relent politique.
«Nous avons toujours souhaité que la procédure aille à son terme, et nous estimons que le statut actuel de Monsieur Gbagbo est la meilleure garantie pour que le procès se poursuive en dehors de toute pression de quelque nature. Monsieur Laurent Gbagbo n’est privé d’aucun droit civique ou politique. Nous ne faisons pas de politique mais du droit. La Côte d’Ivoire prendra acte des décisions de la Cour », précise Jean-Paul Benoit, contacté par Jeune Afrique.
Mais pour le Conseil de Laurent Gbagbo, quel que soit l’angle sous lequel serait abordée la demande de la République de Côte d’Ivoire, il n’existe aucune justification à ce que celle-ci intervienne dans la procédure en cours.
Me Emmanuel Altit estime que le débat « devrait rester centré sur la seule question du respect des droits de Laurent Gbagbo, acquitté de toutes les charges portées contre lui », a plaidé l’avocat français.
Pour rappel, la justice ivoirienne a confirmé la condamnation de Laurent Gbagbo à 20 ans de prison pour l’affaire du braquage de l’agence nationale de la BCEAO. Histoire de le maintenir loin des frontières ivoiriennes au cas où, la liberté sans condition était accordée à Laurent Gbagbo.