L’éventualité d’un retour en Côte d’Ivoire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé avant la tenue du scrutin présidentiel d’octobre, est encore loin et même très loin de se réaliser.
Retour à Abidjan de Laurent Gbagbo et Blé Goudé: La balle est désormais dans le camp de Ouattara
S’ils peuvent désormais quitter la Belgique ou La Haye pour la destination de leurs choix, Laurent Gbagbo et Charles Blé Godé n’en demeurent pas moins totalement libérés du joug de la Cour pénale internationale (CPI). Conformément à la décision rendue le 28 mai dernier par les juges de la Chambre d’Appel, levant la quasi-totalité des restrictions assorties à leur libération, les deux Ivoiriens ont obligation de notifier aux greffes de la Cour, tout désir de changement de lieu de résidence. Et c’est au greffier de la CPI de négocier auprès des États sollicités, les conditions d’un tel déplacement.
Selon RFI, Laurent Gbagbo a, par le biais de ses avocats, manifesté, dès le lendemain du 28 mai, son désir de regagner la Côte d’Ivoire, pays signataire du statut de Rome. « Du côté de la CPI, on confirme que cette requête a été bel et bien déposée et transmise aux autorités ivoiriennes depuis le 10 juin 2020 », informe le média français.
Depuis, 3 semaines se sont écoulées et toujours pas de réaction d’Abidjan. « Jusqu’ici, les autorités ivoiriennes n’ont ni confirmé ni accusé-réception de la demande », précise notre source. Un silence radio qui pourrait être interprété comme un refus voilé des autorités ivoiriennes d’accueillir ces deux citoyens du pays, acquittés de crimes contre l’humanité, en janvier 2019.
Lors d’une audience relative à l’assouplissement ou non des conditions de mise en liberté du président fondateur du FPI, les avocats de l’État de Côte d’Ivoire avaient opposé un refus formel, prétextant que le retour de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, pourrait mettre à mal la stabilité sociopolitique du pays. Me Jean-Paul Benoît et Jean-Pierre Mignard avaient par ailleurs ajouté que l’ex-président ivoirien et ses partisans ne manqueraient pas d’exploiter la décision d’acquittement, pour contester à la République de Côte d’Ivoire toute coopération avec la Cour durant la poursuite de la procédure, en appel.
La bataille judiciaire qui s’en est suivie aura certes tourné à l’avantage de la défense des deux Ivoiriens, mais pas assez pour les tirer complètement d’affaire. Ils devront encore patienter durant de longues semaines, probablement après la tenue du prochain scrutin présidentiel, selon des sources proches de la CPI, avant la décision de la chambre d’appel relative à l’appel de la procureure Fatou Bensouda, sur la décision de leur acquittement prononcé, le 15 janvier 2019. Les observations des différentes parties prenantes ont été entendues du 22 au 24 juin dernier.