Le bras de fer entre le pouvoir ivoirien et son opposition autour de la controversée Commission électorale indépendante (CEI), devrait connaître son dénouement, mercredi, à la Cour africaine des droits de l’homme.
CEI: La Cour africaine rend son verdict mercredi
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), saisie par l’opposition ivoirienne, l’an dernier, au sujet de la Commission électorale indépendante (CEI), devrait rendre son verdict final, mercredi 15 juillet 2020, apprend-on de sources concordantes. À moins de 4 mois de la tenue du scrutin présidentiel, pouvoir et opposition restent profondément divisés sur la question de la composition de cette institution en charge de l’organisation de l’échéance électorale.
L’opposition dite significative, représentée par le PDCI-RDA d’ Henri Konan Bédié, le GPS de Guillaume Soro ou encore le FPI de Laurent Gbagbo, récuse en effet la CEI actuelle qu’elle juge largement à la solde au parti au pouvoir, et donc incapable d’organiser des « élections libres, crédibles et transparentes ». À la suite d’une requête de l’APDH (une organisation de la société civile ivoirienne), la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a ordonné en 2016, la réforme totale de la CEI qu’elle jugeait déséquilibrée.
Conformément à cette décision, le gouvernement ivoirien avait opté pour une « recomposition » de l’institution plutôt qu’une réforme « intégrale » telle qu’exigée par l’arrêt de la Cour basée à Arusha en Tanzanie. Faux ! Rétorque la partie gouvernementale pour qui, la Cour africaine a plutôt recommandé une recomposition de l’institution afin de mieux représenter la société civile.
Pendant ce temps, l’institution dirigée par le magistrat Coulibaly Kuibiert, mise en place depuis septembre 2019, est fonctionnelle. La CEI poursuit ses activités sur le terrain et rassure de pouvoir tenir les délais de la présidentielle. Son rôle est crucial, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 ayant causé la mort à plus de 3.000 personnes après le refus du président Gbagbo d’admettre sa défaite face à l’actuel chef d’État, Alassane Ouattara.