Gianni Infantino, président de la FIFA, est accusé « d’activités criminelles » par la justice suisse qui annonce, ce jeudi 10 décembre 2020, avoir des « indices » contre le dirigeant sportif.
FIFA: Gianni Infantino comme Ahmad Ahmad ?
La justice suisse révèle avoir « récolté des indices d’activité criminelle de la part » du président de la Fédération internationale de football (FIFA) Gianni Infantino, annonce le site du journal Le Monde. Ce qui doit logiquement donner lieu à des poursuites judiciaires, selon le procureur extraordinaire suisse, Stefan Keller, qui estime qu’« une instruction pénale doit être ouverte pour gestion déloyale ».
Déjà sous le coup d’une procédure pénale pour « entrave à l’action pénale » depuis juillet, Gianni Infantino pourrait faire l’objet d’une autre enquête. Chargé de la procédure en lien avec les rencontres secrètes (sans procès-verbal à l’appui), en 2016 et 2017, entre M. Infantino et Michael Lauber (procureur général de la Confédération jusqu’en août 2020), le procureur extraordinaire suisse, Stefan Keller, a déclaré, via un communiqué, que l’enquête concerne un vol en jet privé effectué en avril 2017 par M. Infantino, sur les deniers de la FIFA.
Selon le magistrat, « il existe des indices clairs que le président de la FIFA s’est rendu coupable d’un comportement pénalement répréhensible ». « Sur la base des investigations menées, Stefan Keller est d’avis qu’une instruction pénale doit être ouverte pour gestion déloyale », précise M. Keller. Toutefois, poursuit le média, « ces faits relèvent de la compétence du ministère public de la Confédération [MPC] », assure M. Keller qui a transmis les « résultats de ses investigations » au parquet suisse. Lequel « traitera l’affaire avec ses propres ressources », ajoute-t-il.
« Etant donné que seuls Gianni Infantino et d’autres particuliers ont utilisé ce jet privé », le magistrat reconnaît ne pas être « compétent pour ouvrir une telle instruction » pour gestion déloyale dans la mesure où ce dossier « ne relève pas du mandat » que l’Assemblée fédérale lui a confié. Ses investigations portent sur trois rencontres secrètes tenues en 2016 et 2017 entre M. Lauber et Gianni Infantino, non mentionnées dans les multiples procédures ouvertes depuis 2015 sur le football mondial, dans lesquelles la Fifa est partie civile.
L’affaire a contraint cet été Michael Lauber à la démission, mais la justice interne de la Fifa a blanchi mi-août M. Infantino. Le dirigeant a depuis jugé « absurde » d’être mis en cause pour avoir rencontré un magistrat et assure qu’il voulait juste montrer à M. Lauber combien la Fifa avait changé depuis les « fonctionnaires corrompus » de l’ère Sepp Blatter, son prédécesseur.
Dans le cadre de cette enquête, Stefan Keller a entendu, mercredi, M. Blatter en tant que « personne appelée à donner des renseignements », alors que le Suisse âgé de 84 ans est lui-même poursuivi depuis 2015 pour « gestion déloyale ».
Rappelons que le président sortant de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, a lui aussi été condamné, fin novembre 2020, à l’interdiction d’exercer toute activité relative au football pour cinq ans par la chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la Fifa.