La France est engagée auprès des autorités ivoiriennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. En témoigne l’académie internationale de lutte contre le terrorisme que vient d’inaugurer Jean-Yves Le Drian en compagnie du Premier ministre ivoirien, Patrick Achi. Il convient toutefois de mettre en lumière ce que fait la France en Côte d’Ivoire.
La France et la Côte d’Ivoire, un partenariat qui dure des centenaires
Pays partenaire à la Côte d’Ivoire depuis de nombreuses décennies, la France occupe une place prépondérante dans le développement de ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Les présidents se succèdent à la tête des deux États sans pour autant que les relations franco-ivoiriennes ne prennent des rides. C’est donc à juste titre qu’Emmanuel Macron continue d’entretenir de parfaites relations avec Alassane Ouattara.
Sur le plan sécuritaire, en vertu des accords de défense entre Paris et Abidjan, Laurent Gbagbo, le président d’alors, avait fait appel à l’armée française, à travers l’opération Licorne, lorsque la Côte d’Ivoire faisait face à une rébellion armée. La suite, on la connaît.
De même, face à la menace terroriste persistante sur la Côte d’Ivoire ces dernières années, la France d’Emmanuel Macron a fortement contribué à la construction de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) de Jacqueville. Le 10 juin dernier, Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, était sur les rives de la lagune Ébrié pour l’inauguration de cette académie. « C’est un outil, à la fois, de formation et d’entraînement contre ce drame permanent qu’est le terrorisme qui touche singulièrement les pays d’Afrique de l’Ouest », avait déclaré l’émissaire Macron. Téné Birahima Ouattara, ministre ivoirien de la Défense, et Jean-Yves Le Drian ont paraphé un accord de partenariat pour la gestion de cette Académie.
La Côte d’Ivoire fait en effet face à des attaques djihadistes répétées. Après l’attaque de la station balnéaire de Grand-Bassam, en mars 2016, les djihadistes ont remis les couverts en attaquant à double reprise la localité de Kafolo, ainsi que Téhini et Tougbo, toutes proches de la frontières avec le Burkina Faso. Les terroristes continuent d’ailleurs de maintenir la pression sur les populations locales en les appelant à ne pas coopérer avec les forces de défense et de sécurité (FDS). Nous apprenons également, dans un dossier réalisé par Radio France international (RFI), qu’un recrutement est en cours au sein des jeunes du septentrion ivoirien, avec la promesse de 550 000 FCFA et d’une moto.
Fin de l’opération Barkhane, mais la France reste vigilante contre le terrorisme
Le président Macron a certes annoncé la fin de l’opération Barkhane, mais avait évoqué une « une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel », à travers la mise en œuvre « d’une alliance internationale associant les États de la région ». Avant d’indiquer que « les modalités précises et le calendrier seront précisés dans les jours à venir ».
La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) continue également d’avoir un oeil ouvert sur cette partie du continent. Bernard Émié, patron du renseignement extérieur français, avait lancé l’alerte, début février, sur ce que tramaient les têtes pensantes du djihad contre des pays du Golfe de Guinée.
« Ces pays sont désormais des cibles eux aussi. Pour desserrer l’étau dans lequel ils sont pris et pour s’étendre vers le sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d’Ivoire ou au Bénin », avait révélé le sécurocrate.
À noter que le terrorisme est devenu un véritable fléau qui menace toute la sous-région ouest-africaine. Si le Mali, le Niger et le Burkina Faso vivent au quotidien les affres de ces marchands de morts, les autres États ne sont nullement à l’abri, tant les parrains du djihad multiplient les initiatives pour prendre le contrôle de toute la région sahélienne. Les forces armées de ces pays envisagent en retour de mutualiser leurs efforts pour combattre le fléau.