Les populations de Kaya sont descendues dans les rues, le week-end, pour protester contre l’insécurité grandissante dans le nord du Burkina Faso.
« Des morts et des morts, on n’en veut plus ! » crie Kaya
Confronté à une vague terroriste ces dernières années, le pays des hommes intègres peine à se tirer de cet engrenage infernal. Dans les régions du Nord et du Centre-Nord du Burkina Faso, dans la zone des trois frontières Mali – Niger – Burkina Faso, l’insécurité est de plus en plus grandissante. Il ne se passe plus de jours sans que les djihadistes et autres groupes armés qui ont mis la zone sous leur coupe fassent parler d’eux.
Excédées de voir leurs populations décimées sous le regard quasi impuissant des autorités sécuritaires burkinabè, de milliers de manifestants sont descendus dans la rue, samedi dernier, dans la localité de Kaya pour appeler les autorités à prendre des mesures contre les attaques de plus en plus récurrentes de ces marchands de la mort.
À l’« Appel de Kaya », ces milliers de manifestants, pancarte à la main, ont crié leur haro contre le terrorisme et l’insécurité dans leurs régions. « Des morts et des morts, on n’en veut plus ! », « Non à l’insécurité grandissante » ou encore « On veut cultiver nos champs en paix ».
Dans le Centre-Nord, les manifestants réunis à Kaya, le chef-lieu de la région, ont marché vers le gouvernorat, brandissant des pancartes où on pouvait lire : « Des morts et des morts, on n’en veut plus ! », « Non à l’insécurité grandissante », « On veut cultiver nos champs en paix » pouvait-on lire sur divers écriteaux.
« La gestion chaotique et par tâtonnement de la situation sécuritaire a fini par convaincre les populations que la situation ne semble pas préoccuper nos autorités », a confié Ouédraogo, un manifestant, à Jeune Afrique, avant de préciser que c’est « le début d’une lutte qui appelle à plus d’engagement, d’organisation et de détermination sans faille pour (…) le droit à la sécurité ». « Nous ne voulons plus que des avions ramènent les corps de nos maris », a renchéri Aguiratou Sawadogo, une autre manifestante, épouse d’un soldat.
L’opposition burkinabè a par ailleurs annoncé une marche éclatée à travers le Burkina Faso, à partir du 4 juillet prochain, pour interpeller le président Roch Kaboré sur sa gestion du fléau du terrorisme qui menace le Faso.