Les autorités du Cameroun viennent d’expulser 300 familles vivant au quartier New Town de Douala le samedi 26 juin 2021. L’opération de déguerpissement, menée par les forces de l’ordre, a eu lieu aux alentours de 6 heures.
Aéroport de New Town du Cameroun : Des familles expulsées
Au Cameroun, 300 familles sont actuellement sans abris après le passage de bulldozers au quartier New Town de l’aéroport international de Douala. Selon la presse camerounaise, c’est autour de 6 heures du matin que les machines ont fait leur apparition, emportant tout sur leur passage. Il faut noter que des militaires, des gendarmes ainsi que des policiers étaient sur les lieux en vue de sécuriser l’opération de déguerpissement.
« Les mots me manquent. Les mots me manquent. J’ai souffert dans le cyclisme qui ne donne rien au Cameroun. Je me suis battu pour construire une petite cabane que je n’ai jamais finie la construction. Si à l’heure-ci, je trouve cela à terre, regardez mon âge, j’ai déjà traversé la cinquantaine. Je vais reprendre où? Avec les petits enfants, je vais allez où? », a confié un habitant à Africanews. Un autre habitant qui a reconnu que les habitants sont proches de l’aéroport international de Douala affirme cependant que les autorités ne possèdent aucun document qui atteste que le terrain leur appartient. Il a expliqué que le gouvernement du Cameroun devrait dédommager les occupants avant toute opération de déguerpissement.
Cabral Libii, député issu du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a levé le ton après le déguerpissement de l’aéroport de New Town. Le parlementaire a dénoncé la décision des autorités du Cameroun. « Ce que je voudrai dire, c’est qu’il y a quelque chose de pernicieux dans ce qui s’est passé ici. J’ai même envie de dire d’inhumain parce qu’il faut savoir qu’au Cameroun il y a une loi portant sur l’urbanisme. Elle date de 2004. Et cette loi a un décret d’application qui date du 23 avril 2008 signé par le Premier ministre. Et ce décret régit donc ce qu’on appelle les réaménagements urbains. Ce décret dit ceci : « en matière de réaménagement urbain, il y a deux hypothèses : la restructuration urbaine et la rénovation urbaine », a-t-il déclaré.
Le député du PCRN a décidé de saisir le président de la République, le Premier ministre, mais aussi le ministre de l’Administration territoriale, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain.