En octobre 2016, le professeur Mamadou Koulibaly, en pleine campagne contre la nouvelle Constitution ivoirienne, a pointé du doigt le financement des institutions sous Alassane Ouattara. Le fondateur de LIDER (Liberté et démocratie pour la République) avait mis en garde les Ivoiriens contre la vie chère que pourrait engendrer l’adoption de la nouvelle loi fondamentale de la Côte d’Ivoire.
Mamadou Koulibaly : « Demain, ne venez pas dire que la vie est chère »
Les populations ivoiriennes ne manquent aucune occasion pour démontrer leur mécontentement devant la flambée des prix des denrées de première nécessité. D’ailleurs, le Premier ministre Patrick Achi a tapé du poing sur la table lors de la reprise des activités du Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) le vendredi 2 juillet 2021.
« Depuis quelques semaines, on assiste à une envolée des prix de certaines denrées sur le marché en particulier quelques fois des denrées de première nécessité qui font que les populations se sentent en difficultés, de plus en plus », a dénoncé le chef du gouvernement.
Curieusement, le professeur Mamadou Koulibaly avait prévenu les Ivoiriens. Il y a cinq ans, alors qu’il menait campagne contre l’adoption de la nouvelle Constitution, l’ancien président de l’Assemblée nationale sous Laurent Gbagbo mettait en garde. Voici entre autres ses propos :
« Vous pensez qu’il (président Ouattara) va financer tout ce lot avec quoi ? Les sénateurs, les conseillers économiques et sociaux, le vice-président, le gouvernement, le Premier ministre… etc. Ce sont vos impôts.
Oui à ce référendum? mais demain? ne venez pas dire que la vie est chère. Dans l’État, quand vous gérez des dépenses, il faut des recettes pour les financer… Il n’y a pas de dîner gratuit… Si vous acceptez le Sénat, vous (les Ivoiriens) paierez les sénateurs. Si vous acceptez les conseillers économiques et sociaux, ces députés, ce vice-président, vous les paierez. Et c’est le courant, l’eau, le téléphone, les médicaments, l’essence, etc. qu’ils vont augmenter et vous paierez les taxes. Ne venez pas dire après que la vie coûte cher alors que vous-mêmes avez voté pour des dépenses supplémentaires », avait-il prévenu.