Plusieurs organisations de femmes ont animé une conférence de presse pour dénoncer l’apologie du viol auquel l’on a assistée le lundi dernier lors de l’émission La Télé d’ici, diffusée sur la chaine NCI.
Meganne Boho (Droits de la femme): « La culture du viol n’a rien à voir avec le niveau d’études »
La Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI) est au cœur d’une vive polémique qui alimente les réseaux sociaux depuis lundi soir. En effet, l’animateur camerounais Yves De Mbella a invité sur son plateau, un supposé ex-détenu de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), venu faire des confessions sur son ancienne vie de violeur. Ce dernier a même été invité à faire une démonstration de viol sur un mannequin femme. La vidéo de cette scène a été publiée sur la toile, suscitant l’indignation générale.
Plusieurs organisations oeuvrant pour les droits des femmes, après une marche de protestation devant les locaux de NCI, ont animé, mercredi, une conférence de presse au siège de la Commission Nationale des Droits de l’Homme en Côte d’ivoire à Cocody, afin de dénoncer la banalisation du viol en Côte d’Ivoire. « Quand on parle de culture du viol, on pense que ce sont les personnes qui sont dans les villages qui ne sont pas éduquées… La culture du viol n’a rien à voir avec le niveau d’études. Lorsque qu’une émission a été pensée, réfléchie, aller chercher un ex-violeur, l’amener sur la place publique, ça montre déjà une légèreté de la télévision, parce qu’on se dit que ça va choquer des personnes. Mais non, c’est dépassé », a soutenu Meganne Boho, présidente de la Ligue ivoirienne des droits de la femme.
Quant à Anne-Letissia Konan, militante féministe, elle s’est réjouie du fait que les lignes sont actuellement en train de bouger dans le pays quant à la lutte contre les violences sexuelles. « Il y a quelques années, ça n’aurait pas suscité cet engouement-là. Donc du coup, je pense que ça change. Si on dérange, c’est que quelque part c’est en train de changer», a-t-elle indiqué.