Au Mali, Choguel Maiga a affirmé récemment que malgré l’embargo imposé à son pays, le sucre coûte deux fois moins cher à Bamako qu’à Abidjan et à Dakar
Mali : Pour Choguel Maïga, Bamako s’en sort mieux qu’Abidjan et Dakar
Le Mali résiste bien aux sanctions de la CEDEAO et son abandon par des pays de l’Union Européen, au rang desquels la France. Choguel Maïga, son Premier ministre, était à l’honneur lors de l’Assemblée Citoyenne des Peuples de l’Afrique de l’Ouest le 25 février passé.
Répondant aux questions des journalistes présents à cette cérémonie, il a fait un croche-patte au Président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, mais aussi à Macky Sall du Sénégal. Il faut noter que des propos irrévérencieux envers les autorités de la transition au Mali ont récemment été prêtés au Président ivoirien Alassane Ouattara.
Selon ces propos, avec les sanctions de la CEDEAO, les dirigeants maliens ne tiendraient pas plus de deux mois avant de se retrouver face à de gros problèmes d’argent.
Une pique de Choguel Maïga à Abidjan et Bamako
Selon Choguel Maïga, près de 90% des populations des pays de la CEDEAO sont opposés à l’embargo imposé au Mali. Il est persuadé que ces populations souffrent autant que celles du Mali de ces décisions des chefs d’Etat de la CEDEAO.
Poursuivant, il a lancé : « … Pour nous, l’important c’est ce que ce peuple pense. Et nous sommes convaincus que 90% des peuples de la CEDEAO ne sont pas d’accord avec cet embargo. Les victimes ce n’est pas seulement le Mali. Beaucoup des pays sur les ports desquels le Mali sort, leurs populations en souffrent. Leurs économies en souffrent. Est-ce que vous savez que malgré l’embargo, le sucre coûte deux fois moins cher à Bamako qu’à Abidjan ? Nous sommes le pays où les produits de première nécessité coûtent moins cher dans la sous-région ? »
Poursuivant, Choguel Maïga confirme: « Ça fait deux ans, personne ne nous a donné un kopeck comme aide budgétaire. Nous avons maintenu les salaires. Nous avons augmenté la grille salariale de tous les fonctionnaires… Nous avons équipé notre pays en 6 mois plus que ces 30 dernières années…. J’ai entendu un Président dire : « Ils ne vont pas tenir sans aide extérieure. Ces gens-là, ils ne connaissent rien. Dans 10 jours, ils ne peuvent pas tenir. Ils ont 60% de leur budget qui est financé de l’extérieur »… Nous sommes au combien aujourd’hui ? Le 29 février, nous sommes toujours là. »
Le contenu de la vidéo de Boubou Cissé et d’Alassane Ouattara
Dans l’audio relayé sur les réseaux sociaux, celui qui serait Boubou Cissé, ancien Premier ministre du Mali, disait : « Malgré tout ce qu’ils veulent faire croire, la situation reste très difficile. Ça va être très difficile pour eux de tenir encore trois à quatre semaines financièrement. La pression, elle est là, elle monte. Économiquement les prix ont flambé. Denrées alimentaires ; il est difficile de se procurer du riz à un prix normal. Du sucre, tout ce qui est ciment aussi ont été affectés. La main-d’œuvre commence à se plaindre un peu parce que les gens ne travaillent pas toujours. Donc je pense qu’ils ont beaucoup de pressions, mais ils essaient de gérer ça… »
Le second personnage passant pour Alassane Ouattara dans la même vidéo disait : « Vraiment, on voit qu’ils n’ont pas d’économistes parmi eux. Comment ils pensent qu’ils vont pouvoir avec un pays dont 30 % ou 40 % du budget est financé par l’extérieur ? Ils pourront payer les salaires un ou deux mois, mais c’est tout. Après ils ne pourront même plus payer les salaires. 1000 milliards d’emprunt régional jusqu’en 2021. Ils n’auront pas cela… Ils sont idiots…»
Lors d’une interview RFI – France 24, Alassane Ouattara a rejeté les propos qui lui étaient prêtés. Il a affirmé que les autorités de la transition au Mali connaissent toute la considération qu’il a pour elles.