Macaire Etty, le président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI), n’a pas voulu garder le silence à la suite du refus de Tiburce Koffi d’empocher le montant d’un million de francs CFA, récompensant le Grand prix Bernard Dadié décerné au SILA (Salon international du livre d’Abidjan) 2022. Il estime que l’ex-directeur général de l’INSAAC (Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle) a manqué « de délicatesse » et « d’inspiration ».
Macaire Etty : « Un écrivain appartient à un domaine élitiste »
Désigné Grand prix Bernard Dadié lors du Salon international du livre d’Abidjan (SILA), Tiburce Koffi a poliment refusé la somme d’un million de francs CFA accompagnant le prix. « Je dis : quand on offre des dizaines de millions, un véhicule, une villa à une jeune fille maigre comme Lucky Luke, à quoi a droit cette brave institutrice, cette infirmière compétente et dévouée qui, toutes les deux, préparent la relève de l’élite du pays, soignent les corps, et souvent dans le dénuement, au fond de nos savanes et forêts ? Et cela, parfois, sans confort minimum aucun (eau courante, électricité) ? Si une Miss vaut toutes ces choses, un penseur, écrivain, leader d’opinion peut, quand même valoir sinon autant, voire un peu plus », avait dénoncé Tiburce Koffi.
À la suite de Gauz et de Maurice Bandaman, Macaire Etty a jugé utile de se prononcer sur cette affaire. « Un écrivain, lauréat d’un prix littéraire, même le plus prestigieux, en termes de gain financier, de façon générale, même en Occident, n’est pas mieux logé qu’une jeune fille élue Miss Beauté, qu’un champion de football, de tennis », a dit le président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire.
Macaire Etty a rappelé qu’un écrivain fait partie d’un « domaine élitiste, sélectif où son talent n’est célébré que par un cercle d’initiés ». Pour lui, le prix décerné à un écrivain « est le symbole de la reconnaissance de son mérite ». « Son prestige n’est pas lié à l’enveloppe financière qui l’accompagne, mais à la qualité de l’organe qui l’organise, à la qualité du jury, à la campagne de médiatisation qui l’encadre. Il peut avoir une légitime protestation quand ce montant est réduit sans explication ou n’est pas remis au lauréat comme promis », a ajouté l’auteur de La Loi des ancêtres.
« Tiburce Koffi en comparant ce que gagne financièrement le Lauréat d’un prix littéraire à la lauréate d’un concours de miss beauté, a manqué, à mon humble avis, de délicatesse et d’inspiration », a regretté Macaire Etty.