Recevant le dimanche 24 juillet 2022 les félicitations de militants et cadres du Rhdp après l’élection des secrétaires départementaux du Rhdp à Odienné, tenue le samedi 23 juillet 2022, Me Adama Camara a dit ses vérités, devant Nassénéba Tourė. Ci-dessous la retranscription intégrale des propos tenus pour le ministre à cette occasion, en présence de la ministre Nassénéba Tourė qui a pris la parole à sa suite pour appeler à l’unité.
Me Adama Camara: « On manipule nos parents, on les prend en otage et on se retrouve dans une affaire où les gens sont à Abidjan… »
« Le plus important, et je pense que tu l’as dit, c’est d’exhorter aujourd’hui Boxon ( Yacouba Savané qui a été élu ) à travailler, un point, un trait. C’est tout. Qu’il travaille avec tout le monde « , a dit la ministre et maire d’Odienné réagissant après Maître Adama Camara. » Vraiment ! Je suis tellement meurtri. Je suis meurtri à un point si je vous dis… Mais j’attends, je vais voir Gaoussou… ( le ministre Gouverneur, Ndlr ). Mais il me connaît. Il sait que je ne vais pas accepter. Je ne suis pas content.
Je ne suis pas fier de ce qu’il nous est arrivé. Je vous l’ai dit ici. Je ne fais la différence entre personne. Et donc je ne ferai la différence entre personne. Donc arrêtons ça. Nos ethnies, mais ça va finir. Ils n’ont rien à avoir avec une affaire de parti politique… Celui qui veut être candidat, il le devient. Est-ce que moi, maître Camara, je vous ai dit que je veux être chef de canton. Mais vous pensez que je ne respecte pas notre sociologie ? Mais je sais que les Touré sont les chefs. Mais en quoi ça me gêne que les Touré soient chefs. Mon père, toute sa vie, était avec les Touré.
Ce n’est pas Gaoussou lui-même qui est allé s’asseoir au Togobala pour dire que celui qui veut, il laisse parce qu’on n’a pas …. Moi, tous ceux qui vont mettre les chefs dans notre affaire, je vais les combattre. Et ça va être une guerre fratricide. Si c’est ça ils veulent, on va faire ça. Oui je peux me donner les moyens de faire la guerre. Lui il n’a pas maison à Odienné, ( le ministre reprend une allégation a son sujet imputée à des cadres de la région , Ndlr ). Ça c’est des bêtises !
« Moi je t’appelle, tu ne réponds pas »
Avec ce que je viens apporter comme bonheur à nos parents, je peux acheter 50 maisons ici. Mais allez dire, où ils sont là, c’est moi qui ai fait leur maison. Et comme c’est ce qu’il veulent, on va mettre leur c…. dehors. Moi je les connais. Parce qu’on vous préserve. Ils viennent s’assoir avec nos parents pour parler de n’importe quoi… Et c’est fini….! (…) C’est fini ! J’ai voulu que Boxon soit candidat, non pas parce que c’est un marabout. Mais parce que c’est lui qui le méritait.
Celui-là, j’ai voulu qu’il soit Sénateur parce qu’il le méritait. Et vous pensez que c’est par fierté, Samatiguila qui est rattaché à Kimbrila (ils sont plus nombreux que Samatiguila). Vous pensez que c’est de la fierté de voir que ceux-là ont tous les postes. Vous pensez que c’est de la fierté pour eux ? Allez-y leur dire que je ne baisserai pas les bras. Mais je crois que beaucoup ne me connaissent pas. Moi, Je ne cache pas. Je ne me cacherai jamais de quelqu’un pour parler.
Parce que je trouve que ce n’est pas idéal. Et tout ce qu’on doit faire, on doit apprendre à être loyaux. Tu es venu chez moi, on devait venir annoncer la candidature de Boxon. Tu m’as dit que je suis ton patron (…) Moi je t’appelle, tu ne réponds pas. Je t’envoie message tu ne réponds pas et tu trouves ça normal ? Parce que je te considère comme un frère. (…. ) Non, non Bacongo, s’il te plait. Je suis ministre de la République. Je suis ministre de la République. Vous parlez entre vous.
Mais les gens à qui vous parlez, ils viennent me parler. Mais je m’en fous de ça… Je ne fais pas ça avec vous. Moi, je ne ruse avec vous. De ma position, tout ce que je peux faire pour aider, je le fais. Mais il faut qu’on change un peu. Toujours, c’est la même chose on vous dit et vous faites la même chose. Vous pensez que ça là, ce n’est pas la honte ? Ce qui vient de se passer, vous pensez que je suis content ? Je suis fatigué. Je ne suis pas content de ce qui vient de se passer.
« J’aurais aimé que chacun connaisse sa place… »
J’aurais aimé que chacun connaisse sa place… Et je te l’ai toujours dit que je n’accepterai pas qu’aucun d’entre eux me manque de respect, parce que je suis ministre de la République. Je l’ai dit à deux. Je l’ai dit publiquement. M’as-tu frappé pour que je dise ça ? Mais c’est parce que je le pense. Je crois aux valeurs de la République. Je crois aux vertus de la République. Passer derrière pour faire les choses, ça ne marchera pas avec moi. Ce n’est pas parce que Boxon est départemental qu’il ne va pas faire prier les gens.
Ce n’est pas parce que Boxon est départemental qu’il ne va pas aller à la mosquée. J’entends des choses… On ne va pas continuer à dire ça. Mais il va être départemental. Il ne peut pas être départemental parce que…. On peut dire ça chez nous, dans notre culture… Et le Président est au courant. Pensez-vous que ça ce sont des choses à dire ? Mais vous dévoyez notre culture. Maître ne se connait pas. C’est un griot…, disent-ils encore …! Mais moi j’ai fait l’éloge de quelqu’un parmi vous…Qu’on arrête.
Avec moi, ça ne marchera pas. Je fais partie des gardiens de nos cultures. Et je suis fier de dire ce que je suis . Et je suis fier de dire que les Touré à Odienné ce sont eux les chefs. Je suis en train de parler de la République. Parce que parmi les Touré, il y a FPI, parmi les Camara, il y a FPI, parmi les Savané, il y a FPI. Mais lui son oncle, il était avec Soro Guillaume… Mais quand il va arriver ici, il n’est pas quelqu’un ? Mais il faut qu’on se dise la vérité. Et je suis persuadé que si on ne crève pas l’abcès, on risque de perdre le pouvoir…
On manipule nos parents, on les prend en otage et on se retrouve dans une affaire où les gens sont à Abidjan, des bandes d’analphabètes là-bas, puisqu’ils ne savent pas ce qu’ils se passe sur le terrain, on reste là-bas et on raconte… On va travailler ensemble. On n’a pas d’autre choix que de travailler ensemble. Et je l’ai dit hier. Boxon, tu vas vers les autres. Et moi-même, je vais faire le tour, je reviens ici. Dans 10 jours, et on va tourner partout… Ce n’est pas les petites choses que les gens racontent… Mais si je voulais écouter les gens…
On va travailler ensemble et vous allez travailler ensemble. Il faut que vous appreniez à respecter l’homme. Quelle est cette affaire où on ne respecte rien ? Les gens se retrouvent avec leur petit monde, ils parlent, des nécessiteux qui viennent de là-bas,… je les chasse. C’est devant vous tous que je vais dire ça. Petite sœur ( le ministre Adama Camara s’adresse à la ministre Nassénéba Touré, Ndlr ) , je te le dis, il y va de ta crédibilité. Tu es ministre, tu es au sommet. Quand on est au sommet, on ne fait pas les choses dans la vallée.
Laisse les gens dans la vallée faire ce qu’ils veulent. Est-ce que je te connaissais ? Je ne te connaissais pas. Les gens ont des comportements … Ta sœur était mariée à Sako non ? Son fils a été mis en prison. C’est moi qui l’ai fait sortir de prison. Je suis en train de faire plantation, ça passe par derrière pour dire de bloquer le terrain. Je les attends au tournant. Mais les gens ne me connaissent pas. Quelles sont ces histoires-là. Mais les gens ne me connaissent pas. Nous, on a affronté Bédié, on a affronté Guéi qui avait pistolet.
On se retrouve ici avec des gens qui n’ont que leurs bouches et ils pensent que moi, je vais avoir peur. Ceux qui veulent qu’on travaille, on va travailler. Ceux qui veulent qu’on se batte, on va se battre. On va les faire coucher. Et quand on va finir de les faire coucher et comme ce sont des frères, on va aller les chercher et on va travailler. Et c’est ça qui va arriver. Donc petite sœur, voilà la situation. C’est depuis hier que je l’ai dit. J’ai dis, vous travaillez ensemble. On va travailler ensemble. On va créer d’autres sections.
« Odienné ne sera pas comme par le passé:
Ceux qui pensent qu’on va s’arrêter, se trompent… Odienné ne sera pas comme par le passé. Tous ceux qui pensent qu’ils vont manipuler les vieux pour mettre dedans se trompent. Moi j’ai pitié de certains. Ils ne savent même pas ce qu’il se passe… On prend les vieux, on se promène avec eux la nuit, des usurpateurs… qui se font passer pour des chefs…Qu’ils continuent… (…) Voila, petite sœur, ils vont travailler ensemble, là il n’y a aucun problème. Mais ils vont travailler dans la franchise, dans l’ordre et la discipline…
Ce n’est pas ça je suis venu chercher à Odienné. Je suis venu à Odienné pour la République. Maintenant le jour on va au togobo, si on dit de m’asseoir à la 10e place, j’irai s’asseoir là-bas. Si on sort de Togoba et on fait les choses d’association, une affaire de popularité, celui qui a du monde, c’est lui qui est devant. Mais toi ministre, tu ne peux pas être derrière. Mais c’est ton comportement qui va te mettre derrière. Ce n’est pas compliqué dans la vie.
Nassénéba Touré
Grand frère, moi, je voulais vraiment te remercier. Tu es revenu sur les maux. Je pense qu’il y a des choses qu’on doit se dire. Me Camara Oui, on va se dire des choses. Tous ceux qui pensent que les choses vont se passer comme cela, se trompent. On va se parler.
Nassénéba Touré
Le plus important, et je pense que tu l’as dit, c’est d’exhorter aujourd’hui Boxon à travailler, un point, un trait. C’est tout. Qu’il travaille avec tout le monde.
Me Adama Camara
En tout cas, qu’il retienne que c’est lui le chef…. »