La loi sur l’orientation sexuelle a été rejetée par les Députés ivoiriens. Me Blessy Chrisostome est monté au créneau pour présenter, devant ses paires, la face hideuse d’une loi qui pourrait bien porter préjudice à plus d’un qu’à résoudre un problème.
Me Blessy Chrisostome se porte avocat contre la Loi sur l’Orientation sexuelle
Pas question pour les Députés ivoiriens d’adopter la loi portant « Orientation sexuelle ». C’est donc à juste titre que les parlementaires, réunis en Plénière, mardi 30 novembre 2021, à l’Assemblée nationale, ont fait barrière à cette loi. Et ce, sous le regard du Vice-Président Adama Bictogo qui présidait la séance en l’absence du Président de l’Assemblée nationale Amadou Soumahoro.
Dans la première mouture de l’Article 226 nouveau présentée par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Sansan Kambilé, la notion d’ « Orientation sexuelle » a suscité un véritable débat. Aussi, Me Blessy Chrisostome est monté au créneau pour donner sa position sur la question du genre et de l’homosexualité.
« La notion d’orientation sexuelle est un fourre-tout : l’homosexualité, la pédophilie, la zoophilie… Tout. Et on nous dit que, si vous discriminez quelqu’un, qui lui-même a confessé être un homosexuel, vous l’aurez discriminé. Alors vous être passible de poursuite et de condamnation de 1 an à 2 ans de prison et 500 000 à deux-millions de FCFA d’amende », a noté l’avocat.
Poursuivant son argumentaire, le Député de Béoumi fait remarquer qu’un recrutement dans un emploi fait sur la base d’une préférence du genre masculin sur le genre féminin, c’est de la discrimination. Mais refuser de louer sa maison à un locataire qui dit être pédophile ne saurait valablement en être une, dans la mesure où les enfants de l’entourage se trouveraient en danger du fait de la présence de ce locataire pédophile.
« La Loi, celle-là, ce n’est pas une question de RHDP, PDCI ou autre chose. C’est de savoir simplement que la matrice essentielle de ce qui nous fait vivre ensemble, qui est la conscience commune de tous les Ivoiriens, dans notre identité profonde, se trouve perturbée par une notion qui est floue et qu’on veut nous imposer », a plaidé le Député du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
C’est donc à juste titre, après cette plaidoirie, dont nous publions un extrait à la suite de cet article, que la notion d’orientation sexuelle a été retirée de l’article 226 nouveau du projet de loi et la réécriture ci-dessous a été proposée : « Au sens de la présente section, est qualifiée de : 1° discrimination, toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondées notamment sur l’origine nationale ou ethnique, la race, la couleur, l’ascendance, le sexe, la situation de famille, l’état de grossesse, l’apparence physique, la vulnérabilité résultant de la situation économique apparente ou connue, le patronyme, le lieu de résidence, l’état de santé, le handicap, les mœurs, l’âge, les opinions politiques, religieuses ou philosophiques, les activités syndicales, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice dans les conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales, dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique… »