Soro Guillaume indique n’être point contre la réconciliation en Côte d’Ivoire. L’ancien chef rebelle prévient cependant que toute réconciliation sans réelle volonté pourrait bien être grave de conséquences.
Soro Guillaume : « La réconciliation à pas forcés » conduit à un « conflit plus grave »
Des tractations sont en cours, ces derniers mois, pour une réconciliation entre Alassane Ouattara et Soro Guillaume. Le Président ivoirien et l’ancien Président de l’Assemblée nationale se sont en effet brouillé à la suite du refus du dernier cité d’adhérer au RHDP, Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, le parti créé par son mentor.
Et depuis, Soro Kigbafori Guillaume vit en exil, avec comme épée de Damoclès sur sa tête, une double condamnation d’une prison à vie pour « tentative de déstabilisation », et 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics ». De nombreux proches de Soro Guillaume sont par ailleurs en prison, purgeant des peines de 17 mois à 20 ans.
Dès sa sortie de prison, l’ancien Député de Fresco, Alain Lobognon, avait annoncé sa démarche visant à réconcilier Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Marc Ouattara, patron de l’Union des soroïstes (UDS), et sa délégation s’étaient également rendus chez Kouadio Konan Bertin, ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, en vue de contribuer, par ses bons offices, à rapprocher le chef de l’État et l’ex-chef du gouvernement.
Mais l’ancien député de Ferkessédougou a indiqué, dans une note, dont Afrique-sur7 a reçu copie, que « les multiples démarches désordonnées ne peuvent qu’être préjudiciables à la noblesse de l’objectif poursuivi en matière de réconciliation ».
Soro Guillaume revient à la charge, ce mercredi, sur son compte Facebook, pour expliquer aux siens, et prendre l’opinion à témoin à propos de sa conception de la réconciliation. « Chers tous, entendons-nous bien. Je suis pour la réconciliation des filles et des fils de la Côte d’Ivoire. Du reste, c’est cela mon combat depuis 15 ans. Et je suis convaincu que nous y parviendrons. Et je persévérai », a déclaré l’ancien chef du Parlement ivoirien.
Cependant, avoue Soro : « Mais la récente histoire de notre pays nous enseigne que la réconciliation à pas forcés, là où le cœur n’y est pas, est vouée à l’échec voire à un conflit plus grave. Pour ma part, j’en appelle à l’apaisement des cœurs et des esprits. » Voilà donc qui semble désormais clair. La réconciliation, certes, mais pas de n’importe quelle manière.