L’on s’achemine de plus en plus vers une remise d’Omar El-Béchir à la Cour pénale internationale (CPI). Ainsi en a décidé un Conseil des ministres du gouvernement de transition, tenu à Khartoum, ce mercredi 11 août 2021.
La pression de Karim Khan (CPI) pour le transfèrement d’Omar El-Béchir
Fin juin dernier, le gouvernement soudanais avait arrêter la décision de transférer l’ancien chef d’État, Omar El-Béchir, vers la Cour pénale internationale (CPI). Moins de deux moins après, un autre Conseil des ministres vient réitérer cette volonté de Khartoum de remettre l’ancien homme fort du pays à la juridiction de La Haye. Cette fois-ci, avec un goût plus épicé, d’autant plus que Karim Khan, le nouveau procureur de la CPI, séjourne depuis deux jours dans la capitale soudanaise.
Visé par deux mandats d’arrêt internationaux pour crimes contre l’humanité et génocide au Darfour, l’ancien dirigeants du Soudan est, depuis, activement recherché par la CPI. Mais aucun Etat signataire du Statut de Rome ne s’était résolu à exécuté ces mandats.
La situation a cependant évolué depuis le 11 avril 2019, date à laquelle l’ancien président soudanais a été évincé du pouvoir par un coup d’État militaire. Et ce, après quatre mois de manifestations populaires. Détenu dans la prison de Kober à Khartoum, Omar Béchir est désormais à portée de la CPI.
Mariam al-Mahdi, ministre des Affaires étrangères du Soudan, a en effet annoncé de vive voix au successeur de Fatou Bensouda, que son pays est bel et bien disposé à remettre son ancien dirigeant à la Cour de La Haye. Il pourrait d’ailleurs y être accompagné par Ahmed Haroun, ex-gouverneur de l’État du Kordofan-Sud, et Abdel Rahim Mohamed Hussein, ancien ministre de la Défense.
La coopération entre les autorités soudanaises et la CPI est certes acquise. Mais reste à savoir la date effective de ce transfèrement d’Omar El-Béchir vers Scheveningen, dans la mesure où aucune date n’a pour l’instant été arrêtée, encore moins les conditions de ce transfert.