Le volcan du Mont Nyiragongo, à 10 km de Goma, est entré en éruption, samedi, donnant droit à une véritable scène apocalyptique. Face à la confusion totale observée, les populations n’ont trouvé d’autres moyens que de fuir vers des zones plus sûres, notamment au Rwanda voisin.
Éruption du volcan du Mont Nyiragongo, le pouvoir congolais met le pied à l’étrier
Affolées, baluchon sur la tête, les populations de Goma tentent, tant bien que mal, de trouver refuge pour se mettre à l’abri des laves du volcan du Mont Nyiragongo, entré en éruption, samedi. Dans le ciel nocturne, des fontaines de laves jaillissent à perte de vue, formant des nuages orange dans la ville de Goma, ainsi qu’il a été donné de constater à travers les images postées à profusion sur les réseaux sociaux. Les témoignages des populations sinistrées font état d’une odeur de soufre qui enveloppe cette ville de deux millions d’habitants.
« Nous sommes déjà dans une psychose totale »; « Tout le monde a peur ; les gens s’enfuient. Nous ne savons vraiment pas quoi faire »; « Je pense que la lave se dirige vers le centre de la ville »; « Maintenant, Goma est la cible », telles sont entre autres, les réactions recueillies par les confrères, dont BBC Afrique. L’autoroute reliant Goma à Beni a été engloutie par la lave. Une bonne partie de la ville de Goma vit dans le noir à la suite de la coupure de l’électricité.
Ce spectacle est d’autant plus ahurissant que les populations, apeurées, n’ont d’autres choix que de se en sécurité vers des zones plus élevées, à l’ouest, ou se dirigent vers l’est, à la frontière avec le Rwanda voisin. Ce sauve-qui-peut s’impose dans la mesure où le gouvernement congolais a certes lancé un plan d’évacuation de la ville de Goma, mais le manque d’informations de la part des autorités et les récits, le plus souvent contradictoires, livrés via les médias sociaux, ne sont pas de nature à rasséréner ces populations, qui ont encore au travers de l’esprit, la dernière éruption volcanique, d’il y a dix-neuf ans (2002), et qui a causé la mort de 250 personnes, ainsi que 120 000 sans-abri, et surtout celle de 1977, avec plus de 600 morts.
À noter toutefois que le Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge, a convoqué une réunion d’urgence à Kinshasa pour faire face à cette catastrophe naturelle. Le gouvernement congolais est par ailleurs à pied d’oeuvre pour prendre des « mesures urgentes » afin de sauver les meubles. Il s’agit de l’un des volcans les plus actifs au monde, apprend-on de certains volcanologues.