Laurent Gbagbo est descendu dans l’arène politique avec la création de son parti, le PPA-CI. Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a répondu à une sortie de l’ancien chef d’État à propos des procédures judiciaires qui visent ses proches et lui.
Amadou Coulibaly : « Laurent Gbagbo a de nombreux conflits à gérer… avec sa propre personne »
Alors que les Ivoiriens s’attendent désormais à une véritable réconciliation, le ton est à nouveau en train de monter entre les acteurs politiques ivoiriens. Prononçant un discours d’orientation lors du Congrès constitutif du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo est revenu sur sa condamnation, en Côte d’Ivoire, dans l’affaire du casse de la BCEAO.
« Il y a d’autres qui sont assis-là, ils disent que Gbagbo a été condamné à 20 ans, ils ne vont pas le laisser se présenter. Mais, je sais çà et ce n’est pas mon problème. Une condamnation que je récuse n’est pas mon problème », a déclaré l’ancien président ivoirien.
Au cours de l’interview accordée à France 24, le Woody de Mama a par ailleurs martelé que cette condamnation ne constitue en rien une épée de Damoclès sur sa tête, d’autant plus qu’il indique n’avoir jamais braqué de banque. « Moi, je ris et je dis que c’est une mauvaise plaisanterie. Mais on ne va pas me faire admettre ce qui est inadmissible », a-t-il ajouté, avant de plaider la libération de ses proches, civils comme militaires, qui croupissent encore dans les geôles ivoiriennes.
Au compte-rendu du Conseil des ministres de ce mercredi, le ministre Amadou Coulibaly n’a pas manqué de répondre à l’ancien président ivoirien. « … M. Laurent Gbagbo a beau être étonné, mais il demeure poursuivi devant la justice ivoirienne pour des faits qui sont totalement différents de ces incidents », a déclaré le porte-parole du gouvernement. Puis, il ajoute : « Les militaires et autres miliciens… qui sont encore en détention, ceux-là, ils ont été condamnés en raison de crimes de sang qu’ils ont commis. »
« Il n’y a aucune surprise à avoir ici et ces infractions sont totalement différentes de celles qui sont visées par la Cour pénale internationale », s’est voulu formel le ministre Amadou Coulibaly, avant de lancer cette pique à l’ancien pensionnaire du pénitencier de Scheveningen : « Laurent Gbagbo a de nombreux conflits à gérer, y compris des conflits avec sa propre personne. »