Le malheur ne vient jamais seul, dit l’adage africain. C’est ce que vit Monsieur BANGALI F., Pasteur dans la localité de MAHAPLEU, à quelques 23 km de Danané, depuis la disparition de sa femme il y a quelques semaines.
TOGBÉ Nestor, chef de Mahapleu (Danané): « Nous demandons l’exhumation pure et simple de ce corps »
Son épouse décédée à Man, l’infortuné veuf a bien voulu rapprocher la défunte de son domaine où elle a toujours vécu, c’est-à-dire l’inhumer sur place et non au cimetière de la ville. Une fois informé du malheur ayant frappé un concitoyen, la notabilité conduite par TOGBE Nestor, chef de village résident, agissant sous les ordres de Gueu Patrice, authentique chef et préfet de région encore en service, s’est rendue au chevet du frère en larmes.
« Une fois là-bas, nous avons appris que le frère prévoyait d’inhumer la défunte dans sa cour. Alors nous lui avons dit que pareil acte est formellement interdit dans toute la ville. Il nous a dit avoir reçu l’autorisation de madame le sous-préfet de MAHAPLEU. Alors nous sommes allés nous renseigner auprès du sous-préfet qui nous a dit le contraire. Elle dit n’avoir jamais donné de telle autorisation à qui que ce soit. Mais bizarrement, on voit le pasteur faire les préparatifs de l’enterrement. Devant ce flou, nous sommes allés saisir la gendarmerie de MAHAPLEU qui a assuré prendre langue avec sa hiérarchie. Ce qui n’a pas été fait. Vu que le pasteur Bangali a procédé à l’enterrement de son épouse le samedi 8 Janvier 2022 suivant. La semaine qui a suivi, nous sommes allés saisir l’autorité judiciaire à DANANÉ. Notamment la brigade et les services du Procureur par voie de courrier», a expliqué le chef TOGBÉ Nestor.
Avant de poursuivre : « Si notre défunt chef de terre OUEHI Augustin n’a pas été inhumé dans sa cour, c’est justement à cause de cet interdit». Pour un proche du pasteur qui a requis l’anonymat, « les choses se sont passées dans les règles. Le frère pleure le décès de son épouse et des gens en font de la politique. C’est méchant ! », se désole-t-il. Répondant aux convocations du Commandant de brigade, les deux camps ont pu enfin se parler sans véritablement s’accorder. « J’ai inhumé mon épouse dans mon campement », dira BANGALI à l’autorité. « En effet, c’était un campement par le passé. Plus maintenant. Aujourd’hui, c’est le quartier Jérusalem, habité par des populations. Il ne peut pas risquer la vie des gens », démentent ses détracteurs.
Les deux camps seront renvoyés dos-à-dos afin de créer le cadre d’un règlement pacifique de la crise. De retour à Mahapleu, rendez-vous avait été pris, samedi 22 Janvier. Dès 8 heures, notre équipe de reportage était dans la ville. Malheureusement, les deux camps ne se verront pas. Le groupe à BANGALI F. dira : « Nous les avons invités à la sous-préfecture à la demande de LEMUN Tiagbeu, chef de tribu. Mais ils ont fait défection.» Du côté de TOGBÉ Nestor, le décor planté est différent. « Pour une affaire coutumière, nous ne comprenons pas pourquoi nous devons allés à la sous-préfecture. Alors nous leur avons proposé deux lieux qu’ils ont refusés. Nous apprenons qu’ils ont écrit à l’autorité de Danané disant que nous n’avons pas répondu à l’appel du chef de tribu. Ce qui est faux», clame-t-on.
A la question de savoir l’issue souhaitée, le chef TOGBÉ Nestor est hermétique : « De même que le vieux DROH enterré dans sa maison à Gnimpouta autrefois a été exhumé 3 jours après, nous demandons l’exhumation pure et simple de ce corps. Sinon MAHAPLEU finira par devenir un gigantesque cimetière ». En attendant une suite à cette affaire, tous les regards sont tournés vers l’autorité judiciaire.
Une correspondance particulière de SONY WAGONDA