La « Fatwa » lancée par le Rhdp à l’encontre de ses militants qui manifesteraient le désir de se présenter aux élections, nonobstant leur non-choix par le parti, connaîtrait un début d’exécution. Les « tabourets » ont donc commencé à être arrachés à ces militants du Rhdp, qui attendaient s’affranchir des injonctions et des mises en garde de la direction de leur parti, pour être candidats aux prochaines joutes électorales.
Politique : RHDP, la « fatwa » lancée, est en marche
Pour rappel, dans une déclaration dont lui seul a le secret, le Secrétaire Général du Rhdp, le ministre Cissé Bacongo a, à mots à peine couverts, invité les ministres à prendre leurs responsabilités, dès lors qu’un de leurs collaborateurs, militant du Rhdp éprouverait le désir de se porter candidat indépendant.
Point n’est besoin de faire un dessin, c’est une invitation à relever ce dernier de ses fonctions, si tant est qu’il en occupait. Le ministre de l’Intérieur le Général Vagondo, y est allé de sa partition.
Il a promis de traquer ces « indélicats » jusqu’à leurs derniers retranchements. Il a affirmé en avoir les moyens. Mais il ne s’agit pas de moyens mis à sa disposition par le Rhdp, mais bien les moyens de l’Etat de Côte d’Ivoire : Police, Renseignements généraux, Préfets et Sous-préfets…
L’administration ivoirienne est-elle une propriété privée du Rhdp ?
Quant au ministre Mamadou Touré, dans une déclaration qui met en évidence l’absence de morale et d’éthique dans la gestion de la chose publique, affirme :
« …Nous n’acceptons pas que les personnalités issues du Rhdp partent en indépendants contre les candidats du parti et CONTINUENT D’ÊTRE DANS L’ADMINISTRATION.
En 2021, mon chargé de protocole qui avait décidé d’aller en candidature indépendante à Anyama, je l’ai relevé de ses fonctions… ».
Quelle misère ! Y a-t-il une fierté à faire une telle déclaration quand on est ministre de la République ?
L’administration ivoirienne est-elle une propriété privée du Rhdp ? Pourquoi des personnalités placées à de si hauts niveaux de responsabilités de l’Etat, n’arrivent pas à faire la différence entre ce qui relève de leur parti et ce qui relève de l’Etat ?
Les Ivoiriens, pas sortis de l’auberge
On peut comprendre que le militant lambda puisse faire un tel amalgame. Car dans la conscience collective de nombreux militants non formés, à la limite de l’illettrisme, la gestion momentanée des choses de l’Etat, leur confère un titre de propriété sur cet Etat.
Mais venant d’un ministre, cela donne vraiment à désespérer de ceux qui tiennent en main notre destinée. Ce qui montre de toute évidence que le chemin est encore long, et que les ivoiriens ne sont pas sortis de l’auberge.
Mais si des militants du Rhdp connaissent des tribulations et sont aujourd’hui frappés par cette « fatwa », juste à la veille des joutes électorales, les ivoiriens des autres obédiences politiques, la subissent depuis 2011, et cela est même leur quotidien.
La machine infernale destinée à broyer les militants récalcitrants est en branle
On ne doit guère s’étonner de cette situation. Elle procède de « la théorie de la libération du tabouret », fondée sur l’idéologie de la « clarification », développée par l’ex-président du Directoire du Rhdp, député d’Agboville commune, président de l’Assemblée nationale, et candidat pour l’élection municipale à Yopougon (excusez du peu !), M. Adama Bictogo.
A la veille du congrès constitutif du Rhdp, il a énoncé cette théorie d’une voix doctorale : « …le 27 janvier, si tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret. Tu es député, dès lors que tu es président d’institution, si tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret. Tu es sénateur, si tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret…C’est ça la clarification… ».
Cette théorie qui a décimé de nombreux cadres de l’opposition dans l’administration et dans d’autres secteurs d’activités, s’est étendue à ceux qui avaient accompagné le Rdr, devenu Rhdp dans son long cheminement pour le pouvoir, à travers la rébellion armée, et qui ont décidé de répondre de M. Soro Guillaume, le héros d’hier devenu aujourd’hui, le pestiféré.
Des militants du Rhdp sont donc entrain de goûter aux délices qu’il y a à libérer le tabouret.
La machine infernale destinée à broyer les militants récalcitrants est en branle pour l’exécution de la « fatwa ».
Des têtes auraient commencé à tomber
Ainsi, il nous revient que M. Tambla Vagbama, Directeur des Affaires Financières (DAF) du ministère de la Promotion des Sports et du Développement de l’Economie Sportive, vient d’être relevé de ses fonctions.
Pour ses proches, il ne fait guère de doute, que ses ambitions pour la commune de Mankono, y sont pour quelque chose.
Il y a ensuite, la sous-préfète de Mahapleu, qui a également été relevée de ses fonctions pour avoir fait « l’attalaku » d’un futur candidat indépendant.
On ne saurait oublier cet officier de la douane, convoqué à la gendarmerie pour expliquer l’origine des fonds qui ont servi à faire ses nombreuses réalisations.
On croirait qu’il s’agissait d’une opération « mains-propres ». Que nenni, juste pour lui ôter toute envie de porter la concurrence à un candidat du Rhdp.
Le Rhdp est devenu le champion toutes catégories de l’exclusion
Comme on le voit, le Rhdp se comporte en tribu assiégée et ne compte pas faire de cadeau à qui que ce soit !
Opposants, partisans récalcitrants, tout le monde a sa dose, et ce, avec les moyens de l’Etat. Tout pour le Rhdp et une certaine communauté, et rien pour les autres.
Les dernières nominations publiées par le communiqué du conseil des ministres, achèvent de convaincre que « le rattrapage » est loin de s’estomper.
Après avoir embouché la trompette de l’exclusion dont seraient victimes les ressortissants du nord des années durant, le Rhdp est devenu le champion toutes catégories de l’exclusion.
Ainsi va le pays. Seulement, que nul ne crie à la chasse aux sorcières demain. Demain est certes un autre jour mais demain arrive toujours, et l’ivraie sera séparée du vrai