L’affaire est digne d’un compte de fée. Loin d’une blague à donner du sourire à un cadavre, l’affaire fait des vagues depuis quelques heures dans la ville via la toile. Ce Dimanche 22 Janvier, la délégation du jeune député de la commune de Danané a essuyé des sueurs froides à Deagbaloupleu, village du chef du canton Ouineu, Tioh Minh Augustin. Parti présenter ses vœux de nouvel an audit chef de canton et à sa population des bras chargés, le député Mélo Olivier s’est heurté à une fronde d’un autre âge.
Que s’est-il passé à Deagbaloupleu ?
Diawara Daouda, Conseiller politique du député Mélo Olivier relate les faits : « Ces temps-ci, l’honorable Mélo Olivier entreprend des tournées dans les villages de la commune pour offrir des présents aux populations pour leur » Bonne Année ». C’est ainsi que l’équipe a décidé que de se rendre à Déagbaloupleu. Et comme c’est le village du chef Tioh Minh Augustin, l’honorable a bien voulu préalablement faire ses civilités au chef de Canton. Une fois chez le chef de Canton, nous donnons les nouvelles au vieux Tioh qui ne manque pas de demander pourquoi l’honorable ne l’a pas consulté avant d’aller honorer l’ancien député Dan Ouelo Michel chez le roi à Dougboueuleu le Vendredi dernier.
Pour couper court, le député s’excuse et dit avoir seulement poser un acte de reconnaissance à l’endroit de celui-là même qui l’a introduit en politique. Joignant l’acte à la parole, il offre 20.000F CFA à son interlocuteur pour la » Cola » du pardon. Contre toute attente, le chef de Canton Ouineu refuse l’argent et mieux dit niet aux présents à offrir aux populations du village. Il déclare qu’il ne peut accepter une quelconque rencontre avec sa population dans le village. Et que si le député y tient, qu’il donne rendez-vous à cette population en ville. Nous sommes tombés des nues. Parce qu’il y a seulement deux jours que Angui Arsène, émissaire de l’honorable Mélo Olivier, a eu du chef Tioh Minh Augustin l’autorisation de tenir son activité en ce jour. Angui Arsène et le chef de Canton ont eu un entretien d’une heure d’horloge ce jour-là. Et tout avait été conclu. Devant le refus du chef de Canton, l’honorable Mélo s’est vu indigné de ce que l’on refuse à un parlementaire doté d’une représentation nationale l’accès à un village de sa circonscription.
En réponse, le député lui a seulement dit que cette petite affaire ira loin. La délégation s’est alors rendue au domicile du chef de village de Déagbaloupleu, Éphrem. Eugène Gueu, membre du staff du chef de Canton s’est invité là bas, tempêtant et hurlant que l’honorable Mélo n’aura pas droit à la parole dans son village sous le fallacieux prétexte qu’il en est le chef. Les jeunes du village s’en sont mêlés car mécontents du trouble-fête Eugène. Pour calmer l’atmosphère, le député a demandé à la délégation de se rendre à Bouleu, le village suivant. C’est seulement au retour de là-bas que le député Mélo Olivier a offert deux tonnes de ciment et 50.000F Cfa à la population de Déagbaloupleu pour démarrer la construction de salles de classe pour l’école primaire du village. »
Une fronde sur fond de divergences politiques
Aussitôt l’affaire ébruitée que nous joignons le nommé Eugène Gueu. L’homme se présente comme étant le chef du village de Deagbaloupleu. « A ce titre, c’est vers moi que le Député Mélo Olivier devait prendre langue pour tout don envers le village et non par le biais d’un imposteur. Éphrem n’est pas chef de notre village. C’est bien moi le chef de Deagbaloupleu. Et c’est encore moi qui l’ai chassé de mon village. Il n’y est pas la bienvenue. Il a manqué de respect à la chefferie. Le chef de Canton, notre autorité suprême, n’a pas été informé de cette visite. Nous lui avons indiqué la bonne voie. Rien de plus. En retour, il a menacé nous faire arrêter par la gendarmerie. »
L’affaire camoufle mal des divergences politiques. D’un côté, l’ancien parlementaire Dan Ouelo Michel honoré, passe pour l’ennemi juré dudit chef de Canton. Faire des honneurs à l’ennemi équivaut à son sens à une inscription sur la longue des ennemis à abattre. De l’autre, il y a des incompréhensions difficiles d’oublier entre cadres de l’Udpci et sympathisants du RHDP, proches du ministre de l’intérieur et de la sécurité Diomandé Vagondo. Le chef de Canton Ouineu, inconditionnel de Vagondo, semble cautionner la débâcle du chef du village Lapleu par des frondeurs proches de lui. Depuis, le torchon brûle. Et depuis ce dimanche, le torchon a encore brûlé au point de vouloir emporter un élu de la nation à qui il est reproché des prétentions à vouloir briguer une candidature à la mairie de Danané contre l’avis du parti au pouvoir.
Une correspondance de Sony WAGONDA