L’opposition ivoirienne au grand complet manifeste ce jeudi 22 mars contre la CEI. Le groupe de Sangaré d’un côté et celui d’Affi N’Guessan de l’autre. Mais les autorités disent ne pas être informées de ces marches.
Sangaré et Affi marchent contre la CEI
A deux jours des élections sénatoriales, la tension est montée d’un cran dans la capitale ivoirienne. L’opposition ivoirienne a en effet décidé d’organiser des marches éclatées pour protester contre le maintien de la Commission électorale indépendante (CEI) dans sa composition actuelle.
Le fait remarquable est qu’Aboudramane Sangaré et Pascal Affi N’ Guessan ont appelé leurs militants respectifs à descendre dans la rue ce jeudi pour faire pression sur le gouvernement. Koné Boubakar de la tendance radicale du FPI, par ailleurs membre de Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) s’est voulu formel : « La manifestation est maintenue. Rendez-vous jeudi à la Place des martyrs dès 8h. »
De son côté, la coalition de l’opposition proche de l’ancien Premier ministre indique également « qu’elle dépose, ce jeudi 22 mars 2018, à partir de 8 h, au siège de la CEI sise aux 2-Plateaux (Cocody), une résolution contre cette Institution rendue illégale et illégitime par l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et contre les élections sénatoriales organisées en violation de la Constitution. »
Cependant, Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement ivoirien, indique qu’il n’est pas informé de ces manifestations. Il précise par ailleurs que « ces contestations, nous les attendons. Nous aimerions dirent à ces personnes que c’est un peu tard pour réagir sur ces questions qui sont inscrites aujourd’hui dans la constitution ivoirienne ».
« Nous n’avons pas connaissance d’une démarche de l’opposition vers l’administration territoriale et sécuritaire en vue de la définition d’un itinéraire consensuel et de la sécurisation d’une manifestation », déclare une source au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
L’atmosphère s’annonce donc électrique à Abidjan dans ce bras de fer entre pouvoir et opposition, car chaque camp est déterminé à se faire entendre. Et pourtant, tous ces différends pourraient trouver leurs solutions dans un dialogue républicain responsable.