
Le 30 novembre 2011, Laurent Gbagbo a été transféré à la Cour pénale internationale (CPI), au lendemain de la crise postélectorale qui a secoué la Côte d'Ivoire. L'ex-président ivoirien a été jugé pour crimes contre l'humanité avant d'être acquitté par les juges le 1er février 2019. Dans une interview accordée à L'Essor Ivoirien, Dr Dély Mamadou, porte-parole en chef de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) et conseiller politique RHDP, dévoile le rôle joué par Henri Konan Bédié dans le transfèrement du fondateur du Front populaire ivoirien à La Haye.
Bédié a "décidé" du sort de Laurent Gbagbo
La crise militaro-politique survenue en Côte d'Ivoire, suite à l'élection présidentielle d'octobre 2010, a officiellement fait 3 000 morts. Reconnu vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI), Alassane Ouattara s'est heurté au refus de Laurent Gbagbo de lui céder le pouvoir. Des combats entre les forces pro Gbagbo et celles fidèles au candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ont été menés durant une dizaine de jours à Abidjan. Le 11 avril 2011, la résidence de Laurent Gbagbo a été bombardée par les forces de la Licorne et l' ONUCI. L'époux de Simone Gbagbo a été capturé puis conduit au Golf Hôtel, le quartier général du candidat Alassane Ouattara.
Selon Dr Dély Mamadou, Laurent Gbagbo aurait pu être jugé par les juridictions ivoiriennes. À l'en croire, Henri Konan Bédié a refusé. "C’est Bédié qui a décidé qu’on envoie Gbagbo à la CPI. Il est le doyen. S’il avait dit à Alassane, réglons notre affaire en Côte d’Ivoire, le président Gbagbo ne serait pas à la CPI aujourd’hui. Même dans la presse écrite, il a dit que c’est à la CPI que se trouve la place de Gbagbo", a martelé le porte-parole en chef de l' UDPCI.
Dans les colonnes de L'Essor ivoirien, ce cadre du RHDP s'est prononcé sur le rapprochement entre Laurent Gbagbo et le président du PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire). "Qu’est-ce qui a changé pour qu’il aille solliciter Laurent Gbagbo ? On ne peut pas donner de la place à un esprit de revanchard pour venir faire quoi que ce soit sur les Ivoiriens. Nous sommes en train de mettre en place notre parti. On les attend", a-t-il avancé.