Le Ministre des Eaux et Forêts, Richard Alain Donwahi, veut-il vraiment rendre service au Président Alassane Ouattara qui lui a fait confiance en le nommant dans son gouvernement?
Le Ministre Alain Donwahi et les 120 000FCFA comme frais de concours d’entrée à la BSSI
Alors que le gouvernement a décrété cette année 2019, année du social, Alain Donwahi, lui, semble naviguer à contre-courant de cette politique sociale du Président Alassane Ouattara et du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. En mars dernier, le Ministre des Eaux et Forêts portait à la connaissance de la population qu’il est ouvert un recrutement au profit de la Brigade Spéciale de Surveillance et d’Intervention (BSSI) au titre de l’année 2019. Après les inscriptions de plusieurs milliers de postulants (38 000), environ quelques 2800 ont été sélectionnés à la suite des pré-visites médicales qui se sont tenues au Jardin Botanique de Bingerville.
C’est dans l’attente de la prochaine étape du concours de recrutement que les populations ont été surprises, mardi 04 septembre 2019, de lire un communiqué du département ministériel dirigé par le Ministre Alain Donwahi, invitant les candidats retenus a des visites médicales. « La visite médicale approfondie du recrutement au profit de la BSSI aura lieu du 09 au 19 septembre 2019, à la clinique Farah à Marcory. Pour consulter le programme des visites et voir le jour de passage, cliquez sur le lien suivant : http://www.eauxetforets.gouv.ci/…/bssi2019-programme-des-vi…
Le coût de la visite médicale de cent vingt mille (120 000) F CFA par candidat, est à payer le jour de la visite médicale, EXCLUSIVEMENT A LA COMPTABILITÉ DE LA CLINIQUE FARAH. Les candidats devront se présenter à la clinique Farah dès 06h00 du matin A JEUN (sans manger) et munis de leur pièce d’identité. Ils y seront pris en charge par les éléments de la BSSI. AUCUN PAIEMENT NE DOIT SE FAIRE PAR MOBILE MONEY OU AILLEURS : CE SERA UNE ARNAQUE ! », renseigne le Ministère des Eaux et Forêts.
Pour un concours de la Fonction publique, la visite médicale a lieu dans une clinique privée et pire, le coût de celle-ci est fixée à 120 000 FCFA. Une mesure étrange d’autant plus que le concours visait des jeunes de 18 a 24 ans. D’où est-ce que ces derniers pour la plupart issus de familles défavorisées, trouveront-ils cette somme d’argent? N’est-ce pas là une façon de recaler un grand nombre de jeunes défavorisés? Quoi qu’il en soit, cette décision du Ministre Alain Donwahi est susceptible de créer des tensions sociales dans la mesure où elle ne tient même pas compte des réalités des Ivoiriens.
« Un concours a été lancé pour recruter des jeunes de 18 a 24 ans au profit de la brigade spéciale de surveillance et d’intervention. Ils étaient des milliers à avoir passé différents tests. Certains ont été éliminés au cours des tests. Il a été retenu au total 517 filles et 2381 garçons soit un total de 2898 jeunes retenus. Jusque là tout va bien. Ces 2898 jeunes ont été retenus pour la visite médicale. Ce soir (mardi), le ministère des Eaux et Forêts qui organise ce concours dit que la visite médicale se fera à la clinique Farah au coût de 120.000 fr par jeunes, des jeunes de 18 à 24 ans hein.
Faisons un peu de calcul : 120.000*2898 = 347.760.000 fr. Vous avez bien dit année du social. Nous sommes servis », ironise Chérif Tall, un cyber activiste. Puis de s’interroger: « N’avons-nous pas de centres publiques pour faire ces visites médicales à un coût raisonnable ? Ces jeunes qui souvent par désespoir veulent tenter leurs chances pour avoir leur ticket d’un premier emploi, vont-ils enlever où cet argent ? Pourquoi une clinique privée pour un concours public ? Même le concours des Forces spéciales, la visite médicale ne fait pas 120.000 fr ».
Le cyber activiste ne manque pas de rappeler à la mémoire de Richard Alain Donwahi que ‘’tous les parents n’ont pas cette somme surtout à l’approche de la rentrée pour donner à son enfant et aller faire une visite médicale. 120.000 fr, c’est trop’’. Le président de la République, Alassane Ouattara, et son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly sont donc interpellés. Pour rappel, la Brigade Spéciale de Surveillance et d’Intervention (BSSI) est une structure placée sous tutelle du Ministère des Eaux et Forêts, ayant pour mission principale la surveillance et la répression pour préserver les forêts et les réhabiliter.