Après la levée de certaines mesures de restrictions assorties à sa liberté sous conditions, Charles Blé Goudé manifeste son désir de rentrer en Côte d’Ivoire. Mais ce retour au bercail de l’ancien leader des jeunes patriotes est également subordonné à certaines conditions, dont il en est bien conscient.
Charles Blé Goudé, « ange » ou « démon », son retour en discussion
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont libres de leurs mouvements et peuvent désormais voyager dans tout État signataire du Statut de Rome, après accord express des autorités dudit pays. Ainsi en a décidé la Cour pénale internationale (CPI) dans un arrêt rendu le 28 mai 2020.
Aussi, le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) a déclaré, lors d’une interview à France 24 : « C’est mon souhait de rentrer en Côte d’Ivoire bientôt. » Ce retour dans son pays ne saurait se faire n’importe comment.
Le ministre de la Jeunesse du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo l’a d’ailleurs évoqué lors d’un entretien avec nos confrères de l’Apeci. « On ne peut pas dire que mon retour en Côte d’Ivoire peut se faire sans condition », a-t-il reconnu, avant de relever son absence prolongée de la Côte d’Ivoire à cause de ses démêlés judiciaires à La Haye à la suite de la crise postélectorale.
À l’issue de cette difficile crise, qui a fait 3 000 morts et de nombreux dégâts matériels, selon le bilan officiel, CBG est perçu par les uns comme un « ange » et par les autres comme un « démon ». Cette dualité l’oblige donc à mieux négocier son retour au bercail pour se faire accepter par tous ses compatriotes.
La Chambre préliminaire I de la CPI l’a cependant acquitté des accusations de « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ». Certaines conditions inhérentes à sa mise en liberté sous conditions, décidée par la Chambre d’appel, viennent également de voler en éclats. Quand bien même le procès est toujours pendant à cette Cour à la suite de l’appel interjeté par la Procureure Fatou Bensouda.
Mais en attendant la poursuite du procès, l’ancien leader de la FESCI (syndicat estudiantin) manifeste sa volonté de prendre attache avec les autorités de son pays pour négocier son retour. « Je dois prendre langue avec les autorités de mon pays. Pour que je puisse savoir comment je rentre dans mon pays après plusieurs années d’absence », a-t-il déclaré.
Reconnaissant n’être pas venu à La Haye en « dîner gala », Charles Blé Goudé entend toutefois travailler à faire tomber la crise de confiance entre ses compatriotes ivoiriens afin de favoriser un vivre ensemble harmonieux dans une Côte d’Ivoire qui a changé « politiquement » et « socialement ».
« C’est vrai que je n’ai pas d’autres terres que la Côte d’Ivoire, mais est-ce que cela suffit ? Entre le souhaitable et le possible, vous voyez qu’il y a un gap. Alors j’ai exprimé clairement mon intention de rentrer chez moi et j’attends la suite », s’est-il cependant résigné.