L’affaire d’un probable 3e mandat d’Alassane Ouattara fait grand bruit actuellement en Côte d’Ivoire. Le président ivoirien s’est engagé dans la course présidentielle, malgré les vives protestations de l’opposition. Pour sa part, depuis son exil, Guillaume Soro a décidé de faire barrage à son ancien mentor.
Guillaume Soro se dresse contre un 3e mandat de Ouattara
Quand Alassane Ouattara s’engageait en mars 2020 devant les députés et les sénateurs ivoiriens à ne pas briguer un 3e mandat, le président sortant ne savait pas que quelques mois plus tard, il serait amené à reconsidérer sa décision. En effet, le sort s’est abattu sur le président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et ses partisans.
Amadou Gon Coulibaly, candidat désigné du parti au pouvoir, est brutalement décédé le mercredi 8 juillet 2020 des suites d’un malaise cardiaque. C’était en plein Conseil des ministres. Des cadres du RHDP ont élevé la voix pour solliciter la candidature de leur mentor car pour eux, lui seul peut garantir la victoire au soir du 31 octobre.
S’il a d’abord demandé du temps pour faire son deuil, Alassane Ouattara a finalement accepté de briguer un 3e mandat. Pour Guillaume Soro, le chef de l’État ne tient pas parole en se présentant à l’élection présidentielle. « M. Alassane Ouattara lui-même s’était engagé devant moi et d’autres cadres du RDR à ne pas faire un 3e mandat. Il déclarait même son aversion. Nous trompait-il déjà ? Où se trouve l’homme d’honneur ? Déprécier ainsi le discours politique et caricaturer les Africains ! », a écrit le fondateur de Générations et peuples solidaires sur son compte Twitter.
Le député de Ferké a déjà assuré qu’il s’opposera avec force au 3e mandat d’Alassane Ouattara. « Notre génération doit-elle se résigner face aux Présidences à vie en Afrique ? Est-ce une fatalité ? Il faut vaincre la dictature. Que la lâcheté ne se le dispute point », a ajouté Guillaume Soro. Candidat à la présidentielle, l’ex-président de l’Assemblée nationale est en exil en France. Il est sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison ferme.