En Algérie, le journaliste Rabah Karèche, détenu depuis 109 jours à la prison de Tamanrasset, pour diffusion de « fausses nouvelles », risque trois ans de prison ferme. Le verdict du procès ouvert à son encontre, est attendu pour le jeudi 12 août prochain.
Algérie: Rabah Karèche risque 3 ans de prison ferme, des ONG se mobilisent pour obtenir sa libération
En Algérie, le parquet a réclamé, jeudi 5 août 2021, une peine de trois ans d’emprisonnement ferme et 100 00 dinars d’amende à l’encontre du journaliste Rabah Karèche, poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles susceptibles d’attenter à l’ordre public ». Il lui est également reproché la « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société » et d’avoir porté « atteinte à la sûreté et l’unité nationale ». Le verdict du procès ouvert à son encontre devant la justice algérienne, est attendu dans une semaine.
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) « demande l’abandon de toutes les charges retenues contre le journaliste et sa libération inconditionnelle », s’est insurgé Saïd Salhi, vice-président de cette ONG. «Rabah Karèche est poursuivi pour délit de presse, pourtant abrogé par la loi », a-t-il affirmé. Le journaliste avait été inculpé et écroué le 19 avril dernier après avoir publié le compte rendu d’un mouvement de protestation des Touaregs, minorité berbère locale. Il avait rapporté que les habitants historiques de la région de Tamanrasset dénonçaient « l’expropriation de leurs terres au profit » des wilayas (préfectures) de Djanet et d’Illizi, nouvellement créées.
Une réforme du code pénal adoptée l’année dernière, criminalise désormais la diffusion de « fausses informations » portant « atteinte à l’ordre public ». Leurs auteurs sont passibles de un à trois ans de prison, voire le double en cas de récidive, selon ce nouveau texte critiqué par les défenseurs de la liberté de la presse. L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2021, établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF), comme en 2020. Mais le pays a perdu 27 places depuis 2015.