La lutte contre le terrorisme fait naitre des tensions entre la France et certains pays du Sahel dont le Burkina Faso. Dans un communiqué émanant de l’État-major burkinabè, l’armée met en garde l’aviation française contre le survol de son espace aérien.
Terrorisme, tension entre le Burkina et la France
Dans un courrier daté du 15 novembre 2019, ayant pour objet « Sécurisation de l’espace aérien », adressé au lietenant-colonel attaché de défense, près l’ambassade de la France au Burkina Faso, le chef d’État-major général des armés burkinabè, le général de brigade Moïse Miningou, interpelle la France sur la présence d’engins volant dans son espace aérien. « Depuis un certain temps, il ressort de façon récurrente que des aéronefs non identifiés survolent nos bases et zones d’opération », fait remarquer l’officier supérieur burkinabè.
Le général Moïse Miningou informe les autorités françaises que « désormais, des instructions ont été données aux unités déployées pour que ces aéronefs soient considérés comme ennemis et traités comme tels ». « Par conséquent, nous vous prions de vouloir bien nous informer quarante-huit (48) heures à l’avance de tout déplacement de vos aéronefs dans ces zones et en coordination avec l’Armée de l’Air et l’État-major général des armées », précise le communiqué. Selon le site lefaso.net, ces nouvelles mesures concernent également tous les attachés de défenses des ambassades accréditées au Burkina Faso.
Lors de la 9e réunion du conseil de défense et de sécurité du G5 Sahel, en octobre 2019, le général Moïse Miningou a été contraint de reconnaitre que le terrorisme menace sérieusement la sous-région. « Malgré les efforts constants des forces de défense et de sécurité de l’ensemble des pays auxquels se conjuguent les opérations de notre force conjointe, force est de constater que les groupes armés terroristes et autres groupes criminels organisés ont encore de l’imagination pour continuer de mettre à mal la paix et la sécurité dans nos Etats. En effet, près de 500 victimes ont été dénombrées par l’Institut ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project) dans l’espace G5 Sahel, de juin à septembre 2019, alors qu’elles étaient déjà au nombre d’environ 5000 entre les mois de janvier et mai 2019 », a-t-il laissé entendre.
Il faut noter que le chanteur malien Salif Kéita s’en est ouvertement pris à la France, qu’il accuse de financer le terrorisme au Mali. « Koro si tu as peur de dire la vérité à la France, si tu ne peux pas gérer ce pays, quitte le pouvoir, celui qui n’a pas peur le prendra, tu passes ton temps à te soumettre à ce petit Emmanuel Macron, c’est un gamin », a déclaré la star africaine s’adressant au président Ibrahim Boubacar Kéita.
Cette sortie de Salif Kéita a fait réagir les autorités françaises qui se sont insurgées contre de tels propos.