Joël N’Guessan s’est ouvert à Afrique-sur7 dans le cadre d’une interview vidéo sans langue de bois. De la désobéissance civile lancée par l’opposition à l’occasion de l’élection présidentielle d’octobre 2020, à la réélection du Président Alassane Ouattara; en passant par l’affaire Yodé et Siro, le membre du Conseil politique du RHDP passe tout au peigne fin.
Joël N’Guessan (RHDP): « La candidature de Ouattara n’a tué personne (…) Que Bédié ressuscite les 86 morts de la désobéissance civile»
Ancien ministre des Droits de l’Homme, Joël N’Guessan se dit révolté contre la succession des faits d’impunité en Côte d’Ivoire depuis bientôt 30 ans. En effet, sous le régime du Président Laurent Gbagbo entre 2000 et 2011, l’ancien chef de l’Etat s’était vu dans l’obligation de signer une ordonnance d’amnistie contre tous ceux qui ont commis des crimes graves durant la rébellion armée de 2002 dirigée par Guillaume Soro.
Pour Joël N’Guessan, c’est cette liste perpétuelle d’impunités qui ont créé tous les désordres que le pays connait ces dernières années. Face aux 86 personnes décédées du fait de la désobéissance civile lancée par l’opposition pour dénoncer la candidature à un troisième mandat du Président Alassane Ouattara, le membre du Conseil politique du RHDP met en garde le chef de l’Etat de ne prendre aucune amnistie envers les auteurs et autres commanditaires des troubles électoraux d’octobre.
L’ancien porte-parole du RDR est pour des sanctions fermes contre tous ceux qui ont lancé des mots d’ordre ainsi que ceux qui ont exécuté ces ordres, entrainant plus de 86 morts, des centaines de blessés et d’importants dégâts matériels. « On peut tous prétendre être de grands sachants mais il y a un juge constitutionnel. Sur 44 candidatures, le Conseil constitutionnel a retenu quatre. Il y en a deux qui disent: ‘’Si Ouattara est candidat, nous, on n’y va pas’’. Mais vous n’êtes pas juges constitutionnels », a dénoncé Joël N’Guessan.
L’actuel Président du Comité de gestion du FDFP ( Fonds de développement de l’enseignement professionnelle) dit relever une sorte « d’irresponsabilité congénitale » chez certains hommes politiques ivoiriens, surtout ceux issus de l’opposition. Selon lui, la candidature du président Alassane Ouattara n’a pas engendré de mort d’hommes. Il a fallu les appels à la désobéissance civile et au boycott de l’opposition, pour que le pays renoue avec la violence.
C’est pourquoi, il demande que soient sanctionnés tous les initiateurs de la désobéissance civile, ainsi que ceux qui ont agi ou exécuté violemment ce mot d’ordre. « Des élections ont lieu et des individus se lèvent pour mettre en place un Comité national de transition (…) Je l’ai dit dans une de mes sorties: que le président Ouattara ne prenne pas d’amnistie sous le prétexte du dialogue politique (…) Il faut que la justice aille à son terme », a-t-il prévenu.
Interrogé sur les préalables posés par l’opposition avant l’ouverture de tout dialogue politique, Joël N’Guessan a été très dur avec les opposants. « L’opposition n’a pas de préalables à poser au gouvernement. Toute personne qui a joué un rôle direct ou indirect dans cette crise doit pouvoir répondre de ses actes. Car nous aussi, pouvons poser un préalable. Par exemple demander qu’ils (Bédié et ses camarades de l’opposition) aillent ressusciter les 86 morts », a-t-il lâché.