Au Bénin, Me Boubacar Baparapé, président de l’ Organisation pour la défense des droits de l’homme (OPDH ), est monté au créneau pour dénoncer les arrestations arbitraires qui ont cours dans son pays depuis l’ouverture du processus relatif à la dernière élection présidentielle.
Bénin : « Le simple fait d’être soupçonné de participer à une manifestation fait de vous un terroriste” (OPDH)
Ils sont un peu plus d’une centaine, les responsables politiques et autres militants de l’opposition béninoise qui croupissent en prison depuis le début de l’année 2021. La plupart ont été arrêtés après les violentes manifestations de contestation d’avril dernier, contre la prorogation de 45 jours du mandat du président réélu, Patrice Talon, accusé d’avoir verrouillé le processus électoral en vue de se faire réélire dès le premier tour de la présidentielle du 11 avril.
« On ne fait aucune enquête préalable, on vient on te prend. Des gens ont été pris chez eux à la maison juste parce qu’on les soupçonne d’avoir participé à une manifestation, ou bien d’avoir l’intention d’organiser des manifestations », a expliqué Me Boubacar Baparapé, président de l’OPDH.
» Le simple fait d’être soupçonné de participer à une manifestation fait de vous un terroriste”, s’est-il désolé dans l’interview accordée à TV5. Les opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou sont parmi les personnalités de la scène politique béninoise, arrêtées depuis le début de la crise au Bénin. Le premier, juriste, est accusé d’atteinte à la sûreté de l’ Etat et de blanchiment de capitaux, alors que la seconde, proche de l’ex-président Boni Yayi, est accusée de financement du terrorisme.
Ces arrestations, faut-il le souligner, suscitent de l’indignation tant au niveau local que de la communauté internationale. Notamment les Etats-Unis qui, à travers un communiqué datant du vendredi 23 avril, disent noter avec « inquiétude les nombreuses arrestations de dirigeants politiques de l’opposition, liées aux élections présidentielles du 11 avril ».
Au nombre des « principes démocratiques que partagent nos deux pays, figure la présomption d’innocence jusqu’à ce que la culpabilité soit prouvée par un processus de justice pénale rapide, équitable, transparent et apolitique », ont-ils ajouté.