Burkina : Les correspondantes de Libération et Le Monde expulsées

Burkina : Les correspondantes de Libération et Le Monde expulsées
Par K. Richard Kouassi
Publié le 03 avril 2023 à 17:27 | mis à jour le 03 avril 2023 à 17:27

Les autorités du Burkina Faso ont expulsé Sophie Douce et Agnès Faivre, respectivement correspondante du Monde Afrique et de Libération, le samedi 1er avril 2023. Cette décision tombe quelques jours seulement après la suspension de France 24 par la junte au pouvoir.

Burkina : Pourquoi Sophie Doucet et Agnès Faivre ont été expulsées

"On vient vous notifier verbalement que votre accréditation [qui permet d’exercer le métier de journaliste dans un pays] et votre carte de presse sont annulées. Vous avez vingt-quatre heures pour quitter le Burkina Faso." Tels sont les propos tenus par un agent de la sûreté du Burkina Faso à l'endroit de Sophie Doucet. Il a également été indiqué à la correspondante du Monde Afrique que c'est une notification verbale venant des autorités. Bien avant, Agnès Faivre avait elle aussi reçu un message similaire.

Selon les informations fournies par Le Monde, les services de renseignement ont convoqué les deux journalistes françaises à la direction de la sûreté de l'État. Les deux correspondantes devaient répondre à des questions portant sur leur travail, leur déplacement, mais aussi un article publié par Libération le lundi 27 mars 2023 sur des exactions commises par l'armée burkinabè.

"Sophie Douce, la correspondante du Monde Afrique, a été expulsée du Burkina Faso samedi 1er avril, en même temps qu’Agnès Faivre, la correspondante de Libération", a fait remarquer Le Monde Afrique.

"Notre correspondante à Ouagadougou, Agnès Faivre, a été expulsée dans la soirée du samedi 1er avril en même temps que Sophie Douce, correspondante du quotidien le Monde. Toutes deux sont arrivées ce dimanche matin à Paris", a indiqué, pour sa part, Libération.

Le Monde ajoute qu' "aucun document officiel signifiant cette expulsion n’a été remis à Sophie Douce ou à la direction du Monde, aucun motif n’a été signifié par les autorités burkinabés. […] La veille au soir, la correspondante de Libération avait reçu la même visite et le même ordre".

"Sur la base d’interprétations orientées, de raisonnements approximatifs et de simulations douteuses, des journalistes de ce média accusent des militaires burkinabè de s’en être pris à des enfants dans une caserne militaire. […] Le minimum de prudence aurait recommandé de nuancer ces affirmations dans la mesure où certains groupes terroristes, dans un esprit de perfidie, utilisent l’uniforme des Forces armées nationales pour attaquer les populations civiles", ont reproché les autorités burkinabè.


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